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Travail aux longues rênes

Le travail aux longues rênes est un élément intéressant dans le dressage d’un cheval. Il permet au cavalier de travailler son cheval à pied tout en observant la locomotion et les réactions de son cheval. Le Travail aux longues rênes est un apprentissage en attelage.


DÉBUTER AUX LONGUES RÊNES


Le travail aux longues rênes est un élément intéressant dans le dressage d’un cheval. Il permet au cavalier de travailler son cheval à pied en utilisant des codes précis, tout en observant la locomotion et les réactions de son cheval. C’est la base de l’apprentissage de l’attelage.


LE MATÉRIEL

Pour les longues rênes il faut disposer d’un filet monté avec un mors simple.

  • Les longues rênes

Les longues rênes mesurent généralement entre 16 et 18 m de longueur totale, c’est à dire des rênes d’environ 8 à 9 mètres, mais il est possible d’en trouver des plus longues ou des plus courtes.

Si vous travaillez votre cheval pour l'attelage, prenez-en des courtes, car vous aurez plus souvent besoin d’être près de votre cheval !

S’il s’agit d’un complément dans le travail du cheval, il peut être utile d’en avoir des plus longues pour travailler sur des grands cercles ou des serpentines. Faites attention Veillez également que la bouclerie ne soit pas trop grosse pour s’assurer que les mousquetons passent bien dans les anneaux du surfaix.

  • Le surfaix

Pour les longues rênes, on utilise un surfaix classique. Le surfaix est l’autre élément indispensable pour le travail aux longues rênes. N'oubliez pas un padd de garrot pour réduire les frottements du surfaix sur la peau du cheval.

  • La chambrière

Dernier outil des plus utiles lorsque l’on pratique les longues rênes, un stick rallongé ou une chambrière.

Pour le travail dans un objectif d’attelage, le fouet d’attelage est plus utile car moins long qu’une chambrière et donc plus facile à manipuler lorsque l’on est proche du cheval. La chambrière est, comme pour la longe, le prolongement de votre bras et vous permet de donner l’impulsion au cheval.

  • Les gants

Petit accessoire également, pensez à utiliser des gants car le frottement des rênes dans les mains peut être douloureux, surtout si le cheval tire !

LA TENUE DES LONGUES RÊNES


Les rênes peuvent être tenues de façons différentes :

  • Comme des rênes de cavaliers. Plus facile pour les débutant, mais très délicate pour mener le cheval. Avec cette tenue, les actions ont tendance à être renforcées et moins facilement dosées. Les actions sur la bouche du cheval sont multipliées par rapport au travail monté et cette tenue est donc moins adaptée pour la précision du travail aux longues rênes.

  • La tenue classique : La longue rêne intérieure est tenue entre le pouce et l’index, la longue rêne extérieure entre le majeur et l’annulaire. Le flot des rênes passe sur le petit doigt. Cette technique est plus précise et permet de mieux tenir les longues rênes. C’est toutefois une tenue plus adaptée au travail sur un cercle ou en position 3/4.

  • La tenue au carré. C’est la tenue des guides des meneurs d’attelage. Elle est idéal pour la préparation du cheval d’attelage. Plus difficile pour débuter, elle est cependant plus précise dans les actions de mains. Pour la tenue au carré, la guide gauche vient se placer entre le pouce et l’index de la main gauche, et la guide droite entre le majeur et l’annulaire de la main gauche. La main droite vient se plaquer paume contre le dos de la main gauche, la guide gauche entre l’index et le majeur, la guide droite entre l’annulaire et l’auriculaire. A partir de cette position, serrer la guide droite dans la main droite et la tirer vers la droite en laissant la guide gauche à sa place, la main gauche garde la guide droite mais la laisse coulisser. La tenue au carré est compliquée au départ, mais devient très rapidement un réflexe !


LES POSITIONS DES LONGUES RÊNES


Pour chacune des positions, il y a deux possibilités pour le branchement des longues rênes. La longue rêne peuvent être branchées de manière directe, c’est-à-dire attachées directement au mors, la longue rêne coulisse alors ensuite dans les anneaux du surfaix pour arriver dans la main du dresseur. Elles peuvent également être attachées en position indirecte, dans ce cas, elles coulissent dans l’anneau du mors et s’attachent sur le surfaix.


Pour présenter un règle simple plus on place les longues rênes dans des anneaux se situant vers le haut du surfaix plus on incite le cheval à descendre son encolure mais moins on encadre son arrière main avec les longues rênes. Lorsque l’on débute un cheval aux longues rênes on va chercher à lui faire descendre la tête et étendre son encolure. Sa bouche doit donc au départ être reliés aux anneaux qui se trouvent en haut du surfaix.

Il en découle alors deux positions principales :

Position 1

Dans cette position, la longue rêne intérieure est branchée de manière indirecte, tandis que la longue rêne extérieure est elle en position directe, puis passe par dessus le dos du cheval. Les longues rênes passent dans les anneaux de mi-hauteur du surfaix. Cette position permet de maîtriser l’avant-main du cheval et notamment un impact sur l’incurvation par effet de rêne d’ouverture.

Une variante consiste à faire passer la longue rêne extérieure derrière le cheval, dans le pli du jarret. Dans ce cas, il faut veiller à conserver une tension régulière, de telle sorte que la rêne ne tombe pas dans les pieds du cheval, ni ne reste trop tendue, remontant alors sous la queue. Cette position permet de maîtriser en plus l’arrière main du cheval et de contrôler ses hanches. Restez toutefois prudent avec cette technique et pensez à bien désensibiliser votre cheval au passage de la rêne derrière lui !

L’inconvénient de cette position est qu’il faut changer le branchement des rênes si l’on change de main. On utilisera donc plutôt cette technique lorsque l’on veut travailler le cheval sur un cercle en changeant peu de main, ce qui peut être le cas si l’on souhaite travailler l’incurvation du cheval.


Position 2

Pour cette deuxième position, la longue rêne extérieure reste branchée en position directe et cette fois, la longue rêne intérieure aussi est attachée de manière directe, en coulissant ainsi dans les anneaux du surfaix, toujours à mi-hauteur. La longue rêne extérieure passe sur le dos du cheval.

Ces branchements permettent de contrôler davantage l’attitude du cheval que son incurvation. Les actions sur la bouche du cheval sont alors plus proches de celle que peut avoir le cavalier lorsqu’il est à cheval, améliorant ainsi également la conduite et la direction du cheval.

Là encore, il est possible de passer la rêne extérieure derrière le cheval afin de contrôler les mouvements des hanches.

L’avantage de cette technique est qu’il est possible de changer de main régulièrement et sans modifier les branchements. On utilisera cette technique si l’on veut travailler sur diverses trajectoires dans la carrière, travailler les changements de main et l’attitude du cheval sur des actions proches de celles que l’on a à cheval.


LA POSITION DU CAVALIER


Une fois que le cheval est habitué aux longues rênes, il est possible de faire varier la position du cavalier pour travailler différentes points :

  • Au centre du cercle, perpendiculaire au cheval. Le cavalier prend alors la même place que le longeur. Cette position lui permet de travailler le cheval sur le cercle ou sur une ligne droite en se déplaçant toujours parallèlement au cheval. C’est le placement le moins perturbant pour le cheval et il vous permet donc de travailler votre cheval sur un cercle en augmentant votre maîtrise de l’incurvation et de l’attitude du cheval.

  • En position 3/4. Placer vous en arrière du cheval, mais légèrement sur le côté. Grâce à cette position, il est possible de faire beaucoup d’exercices différents, c’est une position intermédiaire dans laquelle le cheval vous voit mais où la position des mains se rapproche de celle que vous avez à cheval.

  • Dans l’axe du cheval, juste derrière lui. Une position à utiliser chez un cheval dressé qui connait les longues rênes puisque vous vous trouvez exactement dans son angle mort et que votre cheval doit donc connaître parfaitement les codes pour éviter toute mauvaise réaction. C’est la position idéale pour le travail d’un futur cheval d’attelage mais elle peut également permettre d’accroître la précision dans le travail de n’importe quel cheval.

Dans tous les cas, aucune position n’est figée. Il s’agit bien sûr de varier le travail et d’adapter sa position à ce que l’on veut travailler. N’oubliez pas que la position du cavalier est une aide très importante en longues rênes et qu’elle remplace notamment le poids du corps !


C'EST PARTI POUR ESSAYER !

  • Désensibiliser

C’est impératif. Même si vous connaissez bien votre cheval, s'il est gentil et s'il n’a pas peur, prenez le temps de vérifier avant la première séance que ni la chambrière ni le frottement des longues rênes sur quelque partie de son corps que ce soit ne provoque de réaction chez lui.

Si vous en constatez prenez le temps de désensibiliser à fond votre cheval par rapport aux éléments qui le font réagir, même si cela prend du temps ou vous occupe toute la séance. Si vous avez constaté des inquiétudes la première fois, même si ça c’est finalement bien passé, n’ayez pas peur de retester la sensibilité de votre cheval au début de la deuxième séance et de refaire un peu de désensibilisation si vous n’avez ne serait-ce qu’un doute sur ses inquiétudes potentielles.

Cela peut paraître long mais ce sera du temps gagner par la suite.

  • Cheval et impulsion

Pour utiliser un lieu commun, sans impulsion pas d’équitation. Il en va de même aux longues rênes. C’est au cheval de vous emmener et de tendre ses rênes.

Aux longues rênes si le calme et la décontraction sont indispensables, ils ne peuvent être obtenus qu’une fois que votre cheval a un mouvement en avant constant et franc.

Votre première préoccupation sera donc au moyen de la voix et de la chambrière de mettre votre cheval en avant et de l’y maintenir. De la même manière quel que soit la difficulté que vous rencontrez, vous commencerez toujours par vous assurer de l’impulsion qui vous garantira la conservation du contact avec la bouche de votre compagnon ce qui vous permettra de vous occuper des autres problématiques que vous rencontrerez.

  • Calme et pas de précipitation

Le cavalier ne doit pas courir ce qui implique que quelque soit l’allure à laquelle se déplace votre cheval (pas, trot ou galop) elle doit être assez ralentie et donc rassemblée pour que vous puissiez le suivre sans difficulté en marchant. En effet s'il ne pourra pas trotter à la même vitesse que lorsque vous le montez vous irez ainsi suffisamment vite pour permettre à votre cheval de ne pas se contorsionner.

Pour le travail au galop, ou même pour pouvoir remettre votre cheval dans un trot plus allongé pour entretenir son impulsion et se relâcher après l’effort de maintenir une allure tout de même un peu plus rassemblée que d’habitude il y a un autre élément auquel vous devez veiller c’est votre placement par rapport au cheval.

  • Votre cheval doit toujours vous voir

C’est rassurant pour lui de vous avoir dans son champ de vision. En effet votre cheval va calquer ses mouvements sur les vôtres. Par votre simple placement et attitude de votre corps vous lui indiquerez où il doit aller.

Lorsque vous et votre cheval en êtes au début de votre progression aux longues rênes vous vous tenez assez loin de lui.

La majorité des pratiquants et enseignants de cette discipline, consiste à se placer à l’intérieur du pli de votre cheval. Vous tenir à l’intérieur du pli (ou du tracé) de votre cheval vous permet également de travailler votre cheval dans des allures plus rapides avec un peu plus de facilité. En effet en vous tenant à l’intérieur vous parcourez moins de distance que lui, cela vous permettra de le suivre sans trop de difficultés même au galop.

  • Travail de manière progressive

Fixez vous des objectifs simples et que vous pensez pouvoir atteindre assez facilement pour chaque séance et renouveler-les souvent.

Pour vous guider dans votre progression je travaille personnellement ainsi sur les premières séances :

Séance 1 : objectif final passer les 4 coins au pas

Séance 2 : pouvoir déplacer le cercle au trot

Séance 3 : passer les 4 coins au trot

Séance 4 : pouvoir changer de main au pas

Séance 5 : pouvoir faire une petite serpentine au pas

Séance 6 : pouvoir changer de main au trot

Séance 7 : pouvoir faire une petite serpentine au trot


BONNES RAISONS DE PRATIQUER LES LONGUES RÊNES


1 – Obtenir la confiance :

Il faut réellement que votre cheval ait confiance en vous pour accepter d’être « saucissonner » entre deux « cordes » et vous avoir si proche derrière lui.

2 – Echanger avec votre cheval :

Le travail aux longues rênes vous oblige à travailler sur votre langage corporel, votre énergie et vos codes vocaux. A pied, à côté de votre cheval, vous pouvez directement observer et analyser son comportement et agir en interaction pour communiquer avec lui. Jour après jour, vous tissez une relation qui va vous permettre de débourrer votre jeune cheval en sécurité ; progresser dans le dressage du cheval plus âgé ou conserver en activité, le cheval vieillissant.

3 – Assouplir :

Mois après mois, séances après séances, par la pratique d’une gymnastique rationnelle allant de la basse école à la haute école, avec les longues rênes, sur le cercle ou derrière lui, vous l’assouplissez ! Si tel est votre rêve, vous pourrez progressivement le faire aller au trot, au galop, passer des cavaletti, appuyer et pourquoi pas piaffer et passager… car vous allez apprendre à obtenir des réponses de plus en plus fines à votre langage corporel, votre énergie et à vos codes vocaux.

4 – Débourrer en sécurité :

Les longues rênes sont parfaites pour préparer le jeune cheval au débourrage. Elles aident à la désensibilisation puis à la compréhension des aides : action des rênes sur la bouche pour tourner, arrêter et reculer. Le jeune cheval apprend aussi à se porter en avant et en équilibre par l’utilisation des transitions inter et intra-allures. Les rênes qui sont au contact de ses flancs le préparent au contact des jambes. Il apprend à vous faire confiance et finalement, vous vous faites confiance mutuellement.

5 – Dresser :

Ensemble, vous abordez de nouveaux apprentissages sans la contrainte du poids du cavalier. Vous allez progressivement vers plus de travail latéral et celui-ci vous mène vers plus de rassembler et les airs relevés.

6 – Vous amusez :

Lorsque vous avez la flemme, sortez vos longues rênes, votre filet et votre cheval est prêt ! Donnez-vous des challenges fait de micro-objectifs : énergétiques ; athlétiques ; lexicaux… et bien d’autres encore.

7 – Ne plus avoir à monter :

Le travail aux longues rênes peut être poursuivi parallèlement à l’éducation qui est mené sous la selle mais il peut aussi le remplacer si votre cheval est vieillissant et que son dos a du mal à vous porter ou bien, si vous-même, votre dos vous empêche de monter. C’est aussi une véritable pratique sportive qui va vous demandez de marcher beaucoup, et dans un rythme soutenu. En cela, voilà une pratique équestre qui est bonne pour la santé si vous respecter les règles de sécurité.



Post écrit par Sophie P

le 07 avril 2022 MAJ 30/01/2023

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