La souplesse chez le cheval est très importante. Cela se travaille grâce aux étirements et aux assouplissements. Beaucoup de personnes ne sont pas "souples" et sont incapables pour la plupart de toucher leurs pieds sans plier les genoux ! Vous souriez ! Mais si vous essayez un peu tous les jours en étirant votre dos, vous verrez que vous y arriverez !
Pour le cheval c'est pareil ! Il faut l'assouplir et effectuer des étirements pour qu'il réussisse à réaliser des mouvements plus facilement et avec plus d'amplitude. L’ultime objectif étant, chez le cheval, de pouvoir porter son cavalier sans se faire mal !
La souplesse correspond à la capacité d’amplitude passive des mouvements corporels. La souplesse est liée en grande partie à la capacité d'étirement du muscle. La souplesse est la capacité biomécanique d'amplitude articulaire et peut être améliorée.
Les assouplissements sont des exercices de mobilisation destinés à améliorer la mobilité articulaire.
Les étirements sont des exercices spécifiques destinés à améliorer la mobilité par un allongement progressif du muscle au maximum de son amplitude. Ils permettent de prévenir et diminuer les accidents musculaires.
La Souplesse
Pour rester souple, le cheval doit travailler sa musculature. Celle-ci lui permettra de soutenir une colonne vertébrale (le rachis) qui joue un rôle essentiel pour sa mobilité.
Les exercices nécessitent de la décontraction et un temps d’échauffement. Cela afin d’éviter un blocage chez le cheval devant les sollicitations de son cavalier.
Les principaux acteurs qui agissent sur la souplesse sont réunis en lignes distinctes :
- la ligne du dessus
- la ligne du dessous
La ligne du dessus regroupe le bassin, le dos et l’encolure qui sont sous l’action des muscles extenseurs.
La ligne du dessous regroupe la région du ventre et de l’abdomen où agissent les muscles fléchisseurs.
C’est l’action ANTAGONISTE entre les muscles extenseurs et les muscles fléchisseurs qui va déterminer le soutien de la ligne du dessous sur celle du dessus. Celle-ci doit être équilibrée pour que le rachis n’ait pas à compenser le manque de soutien (du dessous) en forçant avec son dos. Un mal de dos peut être la conséquence d’un mal de pied.
De cet équilibre du bas vers le haut dépend la disponibilité du cheval à s’assouplir. En effet, le travail du dos par l’appui du cheval sur son mors s’obtient avec l’aide des jambes.
Car c’est la synergie entre les muscles du ventre et les muscles abdominaux qui doit provoquer l’appui sur le mors. Sinon c’est aussi avec la ligne du dessous tonique et raccourcie que l’on doit obtenir la légèreté de l’avant-main.
Chaque cheval a son potentiel de souplesse qui est limité par sa morphologie. Le cheval est spécialisé dans les mouvements obtenus au moyen de la flexion/extension.
Ainsi, une seule articulation de l’épaule agit pour le mouvement de rotation ou de déplacement latéral.
Cette limite de sa souplesse doit être compensée par un travail harmonieux qui s’adapte à la musculature du cheval.
Le cheval possède des muscles contenant une fonction d’alarme qui le renseigne en temps normal sur la tension de ses articulations. Ce type de muscles lui permet de déclencher et de contrôler l’amplitude d’une foulée par exemple. D’autres muscles plus sensibles vont permettre le battement de paupières. Ces muscles « de la sensibilité » participent aux exercices de haute précision.
L’étirement musculaire
Le principe de la mobilisation est d’induire des mouvements articulaires et un étirement des formations fibreuses et musculaires. Il s’agit de mettre certains éléments anatomiques dans un état de tension suffisante pour qu’ils conservent une « mémoire » de l’allongement imposé, qui sera amplifié au fur et à mesure des séances.
Pour ce qui est des muscles, plus leur capacité d’allongement sera grande, plus forte sera la contraction musculaire. Quant aux capsules articulaires et aux ligaments, les étirements permettront de les assouplir.
L’élongation des capsules articulaires et des ligaments favorise un éveil proprioceptif et limite le risque de « faux mouvements ».
Proprioceptif : sensibilité du système nerveux aux informations provenant des muscles, des ligaments et des os.
Mobilisation de l’encolure :
· Flexion de la partie « crâniale » : elle s’obtient en déplaçant la friandise vers le poitrail. Elle est indiquée dans les cas de raideur de la colonne cervicale haute et en particulier, de la nuque.
· Flexion de la partie caudale : on déplace la friandise vers les genoux. Les effets de cet étirement se font ressentir jusqu’en région thoracique en sollicitant les muscles cervicaux dorsaux, mais aussi certains muscles du dos (longissimus et épineux du thorax)
· Latéro-flexion et rotation combinées de la partie crâniale : la friandise est déplacée derrière l’épaule au-dessus de la pointe du coude. Cet exercice permet de lutter contre les contractures musculaires cervicales.
· Latéro-flexion et rotation associée de la partie caudale : on déplace la friandise en direction du grasset. Cet exercice est efficace pour les douleurs de garrot, les raideurs cervicales en général, les anciens abcès intra-musculaires.
Mobilisation du membre thoracique :
· Protraction (Etirer vers l’avant) : il s’agit d’une traction du membre antérieur vers l’avant et le bas. On poursuit la traction jusqu’à l’extension active du cheval. Cet exercice, qui permet l’étirement de toute la région de l’épaule sur les plans musculaires et articulaires ainsi que du fascia thoraco-lombaire, est très utile pour les chevaux présentant un défaut de protraction. Mettez-vous face à votre cheval, et prenez son membre antérieur en mettant une main au-dessus du boulet et l’autre dans le creux du paturon. Etirez le membre vers l’avant et vers le bas. Faites comme si vous vouliez qu’il aille poser son pied le plus loin possible. Cet exercice vous aidera à améliorer les allongements de votre cheval !
· Rétraction (Etirer vers l’arrière) : traction du membre vers l’arrière en le tenant par le paturon et en prenant appui au-dessus du genou. En les étirant, on renforce ainsi les muscles de l’embrassée du terrain. Amenez doucement le membre vers l’arrière et vers le bas, comme si vous souhaitiez lui faire toucher le sabot postérieur.
· Abduction (Vers l’extérieur) : tenir le membre par le haut et le bas du canon. Il s’agit d’écarter le membre du cheval vers l’extérieur. Mettez-vous cette fois à côté du membre en question. Etirez le membre vers l’extérieur, comme lors d’un déplacement latéral.
· Adduction (Vers l’intérieur) : il s’agit là de faire croiser les antérieurs de votre cheval. Pour ça, placez-vous du côté opposé et étirez-le vers vous et vers le bas (donc vers la droite pour l’antérieur gauche), en faisant croiser devant l’autre membre. Tenir le membre par le haut et le bas du canon. Ils permettent d’améliorer l’amplitude du croisement dans les déplacements latéraux.
Quelques consignes importantes :
Commencez toujours par une amplitude de mouvement assez faible. Augmentez-la au fur et à mesure des séances.
Commencez toujours par le côté le plus facile pour mettre le cheval dans de bonnes conditions.
Une méthode facile : 5 répétitions de 5 secondes chacune, en utilisant la technique suivante : Comptez 5 secondes. Sur les secondes 1, 2 et 3 étirez progressivement. Sur les secondes 4 et 5, tenez la position. Puis relâchez et recommencez 4 autres fois.
L’assouplissement du cheval
Ce raidissement se traduit par une contraction qui dure plus qu’elle ne devrait. Le mouvement biomécanique nécessite une succession de contraction et de relâchements.
L’effet ressort :
Leur périodicité est fonction de la nature de l’exercice, de l’allure et de la vitesse à laquelle le cheval se déplace. Pour assurer cette périodicité, le muscle doit pouvoir se relâcher aussi facilement qu’il est capable de se contracter.
Un muscle ne se contracte bien que s’il s’allonge bien. D’où l’importance des élongations.
Ne jamais rien bloquer :
Le défaut d’élasticité du ressort de la nuque vient d’une contraction excessive des extenseurs de la tête, responsables de l’éloignement du bout du nez vers l’avant. Il en va de même pour le dos et son antagoniste le ventre, les muscles de l’encolure…
Lorsqu’on fait fléchir une articulation, ce ne sont pas les muscles déterminant la flexion qu’on assouplit mais bien ceux qui s’y opposent car ce sont ceux-là qui doivent céder, se détendre.
Ce sont principalement les fléchisseurs qui font défaut dans la locomotion montée. Les extenseurs sont toujours naturellement plus développés.
Allonger les muscles dorsaux du cheval afin qu’ils puissent s’étirer suffisamment sous l’effet de la flexion de l’arrière-main.
Un manque d’entrainement au portage :
Etirer les muscles et les ligaments latéraux du cheval afin qu’il puisse facilement s’incurver, sur un cercle par exemple.
Par le terme de flexibilité, la capacité générale de l’animal à adopter une attitude fléchie, ce qui nécessite autant de musculation que d’assouplissement.
Comment savoir si mon cheval est souple ?
Il existe quelques indicateurs pour savoir si votre cheval est souple :
l'aisance des mouvements, l'élasticité des foulées, un rythme régulier
un dos élastique, un cheval qui sait s'incurver et se déplier
une nuque perméable, permettant un contact agréable et une bouche décontractée
une queue bien portée et se balançant symétriquement
D'un point de vue biomécanique :
Les vertèbres cervicales du cheval disposent d’une grande mobilité, lui permettant de se servir de son encolure comme d’un balancier. Ce balancier est nécessaire à son équilibre ;
Les vertèbres dorsales et lombaires ne sont pas aussi mobiles, et limitent la souplesse du dos et des reins du cheval ;
Les vertèbres sacrées sont soudées et empêchent donc toute mobilité de cette partie du corps ;
Toutes les vertèbres sont reliées entre elles par un ensemble de ligaments ;
Quels sont le types d'exercices à faire pour assouplir son cheval ?
Les assouplissements doivent être faits tous les jours. Cela lui permettra de le faire progresser et améliorer son équilibre et sa propulsion.
Travailler sur les transitions
L'incurvation
Travail aux deux pistes
Le reculer
La descente d'encolure
A l'obstacle
1. Les Transitions : ce sont des assouplissements longitudinaux. Les transitions apprendront à votre cheval à se cadencer et à s'équilibrer. Pour les intra-allures, il faut réussir à obtenir une certaine élasticité dans l'allure sans que l'allure du cheval ne se dégrade. Sur les allongements, augmenter l'amplitude et pas la cadence : le cheval doit aller chercher plus loin mais pas plus rapidement. Sur les rassemblers, on ne demande pas la ralentissement mais du rebond en conservant la cadence.
2. L'incurvation : Les chevaux sont plutôt droitiers ou gauchers car ils ont une souplesse naturelle plus importante d'un côté que de l'autre. Grâce au travail d'incurvation, vous allez pouvoir rectifier ce déséquilibre. En travaillant l'incurvation ou la contre incurvation, vous étirez un côté tandis que l'autre se raccourcit. Travaillez toujours aux deux mains sur des cercles de différents diamètres et en variant le diamètre du cercle. Le huit de chiffre permet d'alterner l'incurvation d'un côté puis de l'autre. Les slaloms sont également excellents (incurvations et contre-incurvations).
3. Travail aux deux pistes ou déplacements latéraux : cession à la jambe ; épaule en dedans et contre épaule en dedans (le cheval est incurvé du côté opposé au déplacement) ; l'appuyer c'est un mouvement difficile à obtenir, le cheval doit être aguerri sur les déplacements latéraux et surtout l'épaule en dedans.
4. Reculer : démarrer en main, le reculer sera plus facile à demander après en selle. Dans la reculer, le cheval doit reporter son poids vers l'arrière en abaissant ses hanches.
5. Descente d'encolure : le cheval ramène ses postérieurs sous lui et monte le dos. La descente d'encolure constitue un assouplissement. Le cheval doit descendre son bout du nez sans rompre le contact avec les rênes et sans précipiter, mais en engageant les postérieurs. Cet exercice est à effectuer en fin de séance pour laisser votre cheval étendre sa ligne du dessus et remonter les abdominaux.
6. A l'obstacle : le dressage est la base du travail et d'assouplissement, toutefois le travail à l'obstacle présente des avantages dans le travail d'assouplissement et de musculation des chevaux. Lors d'un saut, le cheval va étirer sa ligne du dessus et les muscles extenseurs pendant la phase ascendante et sa ligne du dessous ainsi que les muscles fléchisseurs au planer et lors de la phase descendante.
Le meilleur des exercices d'assouplissement est le saut de puce. C'est un exercice bénéfique à la musculature du cheval. Il demande au cheval de s'articuler tout en développant ses réflexes et en travaillant ses abdominaux.
Post écrit par Sophie P
le 27 mai 2021 MAJ 03/01/2023
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