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Savoirs éthologiques

Dernière mise à jour : 29 juin 2023

Les savoirs éthologiques s’adressent aux cavaliers souhaitant approfondir leurs connaissances équestres et leur relation au cheval. Tout comme les galops, ils sont reconnus et validés par la Fédération Française d’Equitation, et nécessitent l’examen d’un formateur reconnu.



Déclinés en 5 niveaux d’acquisition, les savoirs éthologiques permettent de valider les compétences des cavaliers dans cette nouvelle approche équestre dite éthologique.

La FFE reconnait désormais ces acquisitions en se basant sur deux notions fondamentales : la confiance et le respect. En effet, cette formation se concentre sur la relation homme-cheval et met l’accent sur l’importance du travail à pied. L’objectif de cette formation permet de prévenir les risques d’accident en ayant une meilleure connaissance du cheval et de ses comportements.


Le jury présent lors de vos sessions d’examens doit être titulaire d’un BFEE 1 pour les savoirs 1 et 2 et d’un BFEE 2 et/ou 3 pour les savoirs 1 à 5. L’examinateur doit également être titulaire d’un BPJEPS au minimum. Ces examens sont mentionnés sur votre licence fédérale et font l’objet d’un diplôme.


Programme des Savoirs :

Savoir 1 : comprendre et approcher le cheval

Savoir 2 : communiquer à pied à distance réduite en filet ou licol

Savoir 3 : communiquer avec son cheval monté

Savoir 4 : communiquer à pied en liberté et à la longe

Savoir 5 : affiner la communication à cheval


Savoir 1 : comprendre et approcher le cheval

Les bases de communication avec son cheval sont abordées et permettent de développer le travail à pied selon ces principes. Le programme des soins est très semblable aux premiers galops fédéraux.


Le savoir éthologique 1 permet au cavalier débutant l’équitation et le travail à pied de valider les premiers acquis dans cette pratique, inspirée de l’équitation dite éthologique. Ce premier socle fondamental permet d’acquérir des connaissances sur le comportement du cheval en milieu naturel et les interactions avec ses congénères, mais aussi son application pratique dans le travail à pied du cheval.


La théorie

L’éthologie équine est au cœur des acquisitions dans la théorie des savoirs. En effet, il s’agit de mieux comprendre comment se comporte le cheval en milieu naturel, et de connaître les mécanismes de fonctionnement à la fois biologiques et sociaux.


🟢 Modes de communication du cheval

Pour parler de communication, il faut un message et donc un émetteur et un récepteur. Parmi les modes de communication, on répertorie les postures et les sons. 4 types de communication existent : auditif, visuel, olfactif et tactile.

Voici quelques postures à retenir :

  • Le toilettage mutuel : échange apaisant (rythme cardiaque ralenti ) avec un autre individu. Ce comportement n’est pas inné et se développe avec les premières interactions

  • La ruade : comportement ayant pour objectif d’éloigner un congénère.

  • La charge : mâchoire crispée, naseaux ouverts, oreilles basses, tête vers l’avant.

  • Le repos debout : attitude relâchée.

  • Le pâturage.

  • Observation, alerte.

  • Le jeu.

  • La menace de morsure.

  • La conduite (code de rassemblement du groupe géré par l’étalon) : extension de l’encolure, angle très ouvert, nez vers l’avant, oreilles plaquées.

  • Snapping : claquement des mâchoires qui traduit un signe d’impuissance, vise à apaiser l’autre, à faire comprendre son « innocence ». Comportement juvénile qui s’éteint vers 2/3 ans.


Voici quelques sons majeurs dans les échanges communicatifs du cheval :

  • Le hennissement : permet de maintenir un contact a distance, jusqu’à 1 km . D’après certaines études, plus il y a de hennissements à la minute, plus le stress est grand.

  • Le couinement : utilisation des cordes vocales souvent accompagné d’un coup d’antérieur, bouche entrouverte, oreilles non plaquées. Associé à de l’intimidation lors de nouvelles rencontres.

  • L’appel de contact : associé au rapprochement d’un congénère.

  • Le ronflement : sans cordes vocales, bouche fermée. Associé à une inquiétude, anomalie dans l’environnement, méfiance.

  • L’ébrouement : associé a une gêne.

  • Le souffle : sans cordes vocales, bouche fermée, audible à longue distance, cheval redressé, queue en panache. Associé a une forte inquiétude ou excitation, signal d’alarme pour les congénères.


🟢 Monde sensoriel du cheval

La vision

Le cheval bénéficie d’un champ de vision particulièrement étendu, d’environ 340°. On peut dire qu’il voit de sa hanche gauche à sa hanche droite. Pour comparer, celui de l’Homme avoisine les 190°.

Sur les côtés, sa vision monoculaire (ce qui est vu par un seul œil) lui permet de distinguer rapidement tout ce qui est en mouvement. Ainsi, le groupe à l’état naturel a une vision panoramique de ce qui l’entoure.

Devant lui, sa vision binoculaire en relief est plus précise et lui permet d’estimer la distance relative des objets.

L’ouïe

Les oreilles du cheval sont mobiles et non conditionnables. Il entend presque les mêmes sons que l’homme grâce à ses pavillons auditifs, qu’il peut orienter indépendamment. Il est plus sensible à certaines fréquences (ultrasons).


L’odorat

L’ organe de Jacobson est un organe spécifique au cheval, qui permet l’analyse de la composition chimique et hormonale d’une odeur. Le flehmen, souvent déclenché lors d’une odeur agréable, permet la reconnaissance entre individus.

Le goût

Le cheval distingue l’amer, le salé, le sucré et l’acide, mais également le solide liquide le chaud et le froid. Le cheval possède naturellement la capacité à choisir son alimentation et à éviter les plantes toxiques.

Le toucher

On peut rapidement observer la sensibilité d’un cheval, notamment sur des zones sensibles comme le garrot ou les pattes. Il dispose de muscles peauciers qui permettent la vibration de la peau pour fuir les insectes. Ses poils tactiles au bout du nez, appelés vibrisses, permettent d’apprécier la distance d’objets à proximité. Par différentes vibrations, ses pieds lui transmettent les informations concernant le sol.


🟢 Quelques principes d’apprentissage du cheval

Pour commencer, le cheval ne possède pas de cortex pré-frontal. Cela signifie qu’il ne pourra pas entreprendre de stratégie, mais il a la capacité de faire des associations. Il faut donc se défaire de tout anthropomorphisme, c’est-à-dire de l’idée que le cheval pense comme nous.

Différents types d’apprentissages permettent au cheval de développer son répertoire de connaissances.

La sensibilisation permet au cheval d’apprendre une réponse à un code donné.

Le conditionnement s’opère quand le cheval comprend le signal.

Différentes méthodes d’apprentissage peuvent être utilisées : le renforcement positif et le renforcement négatif. Le renforcement positif ajoute un confort au moment d’un comportement voulu, alors que le renforcement négatif ajoute un inconfort avant la réponse. Les deux peuvent être utilisés dans le processus d’apprentissage.

La désensibilisation, quant à elle, apprend au cheval à ne pas réagir. Pour travailler la désensibilisation du cheval , il faudra progressivement approcher et retirer différents outils en observant le seuil de tolérance de celui ci.

Tous ces apprentissages font partie de la théorie du savoir éthologique 1, qu’il faut absolument maîtriser avant de passer à la pratique.


La pratique

Le savoir éthologique 1 regroupe des connaissances pratiques et des connaissances de base sur les soins du cheval. Le cavalier doit comprendre l’esprit de base d’une bonne relation homme/cheval et les moyens mis à la disposition du cavalier pour communiquer à pied : ensemble des outils de communication (langage du corps, et de ses prolongements, la voix…). Pour les soins, les acquis sont semblables aux premiers galops fédéraux : curer les pieds, panser et attacher le cheval.

En ce qui concerne la pratique à pied, le cavalier doit être en mesure de capter l’attention du cheval au pré et le licoler à la manière d’un homme de cheval. Il doit également être en mesure dans l’idéal d’aborder les prémices du contrôle de base à pied : déplacer l’arrière main, reculer avec le licol, descendre l’encolure et flexion latérale.

Ce premier savoir éthologique permet au cavalier d’acquérir des connaissances théoriques sur le cheval dans son milieu naturel et de mieux appréhender le travail à pied.

Savoir 2 : communiquer à pied à distance réduite en filet ou licol

Le savoir 2 vise à développer les capacités de communication avec son cheval à pied. Mobiliser l’avant et l’arrière main depuis l’arrêt et contrôler l’allure du cheval sur terrain nu sont des acquis fondamentaux nécessaires dans ce savoir.

Il faut également être capable de maîtriser l’allure lors du passage d’embûches simples. Les connaissances théoriques mobilisent les connaissances du cavalier sur le tempérament du cheval.


Le savoir éthologique 2 est en continuité du savoir 1 et permet de consolider les connaissances théoriques sur le tempérament du cheval et la vie sociale. D’un point de vue pratique, il s’agit d’un perfectionnement du savoir éthologique 1 où le cavalier doit s’assurer d’une communication stable à pied avec son cheval.


La théorie

🟢 Tempérament du cheval : quelques notions clés

Le tempérament correspond à un ensemble de caractéristiques comportementales stables dans le temps. Cet ensemble de caractéristiques correspond aux « traits » de comportement. Des études menées par des équipes de chercheurs, et notamment les travaux de Léa Lansade en éthologie équine, ont permis d’élaborer un modèle de tempérament. Ce modèle est décliné en 5 points : émotivité, grégarité, activité motrice, réactivité vis-à-vis des humains et sensibilité sensorielle.

Un cheval émotif aura fréquemment des réactions de peur face à une situation/objet inconnu. Par exemple, il sera sensible à attraper au pré. Ce profil de chevaux est dit « délicat » à la monte, car ils peuvent avoir des réactions imprévues, des mécanismes de défense ou des comportements inadéquats en compétition. Ce profil de chevaux nécessite de la patience de la part du cavalier, qui devra accepter cette part de caractère sans chercher un acharnement qui renforcera ce trait émotif/peureux.

Par ailleurs, rappelons que tous les chevaux sont à la base grégaires. L’environnement va venir moduler leur degré de grégarité. Un cheval vivant au pré en troupeau, aura des contacts sociaux positifs dans lesquels chacun aura une place prédéfinie. En revanche, lorsque cette mise en troupeau n’est pas possible et que le cheval vit au box, pensez à favoriser les contacts sociaux avec un accès visuel aux voisins de box.


🟢 Vie sociale du cheval

Bien que le cheval ait été domestiqué depuis plus de 5000 ans, les comportements sociaux des chevaux domestiques retournés à l’état sauvage (chevaux féraux) ou élevés en semi-liberté sont les mêmes que ceux des chevaux de Przewalski qui n’ont jamais été domestiqués. En conditions naturelles ou semi-naturelles, en dehors de quelques rares individus solitaires, les chevaux vivent soit en groupe familial soit en groupe de mâles célibataires.


🟢 Le groupe familial

Le groupe familial s’appelle aussi «harem». Il se compose en général d’un étalon, de 2 à 4 juments et des jeunes jusqu’à 2-3 ans. Certains harems comptent 2 étalons, il existe alors une hiérarchie entre eux. Les adultes constituent le noyau dur du harem. En grandissant, les jeunes doivent quitter le groupe. A partir de 5 ans, les mâles sont considérés comme socialement matures. La majorité d’entre eux essaie en permanence de quitter le groupe pour constituer un harem. Il existe plusieurs manières de constituer un groupe familial : accaparer une jeune jument qui quitte son groupe natal, défier un étalon chef de famille et le battre, remplacer un étalon mort, etc.


En conditions naturelles, les chevaux vivent soit en groupe familial, soit en groupe de mâles célibataires. Ils vivent sur un domaine vital, dans lequel ils trouvent ce dont ils ont besoin pour vivre : eau, nourriture, abri, congénères, minéraux… Les chevaux sont très attachés à leur domaine vital, mais ne le défendent pas à proprement parler. Les domaines vitaux de plusieurs harems peuvent ainsi se superposer. La taille du domaine vital est très variable car elle dépend de la disponibilité des ressources. Plus les ressources sont abondantes, plus le domaine vital est petit. On peut ainsi observer des domaines vitaux allant de 1km² à 80 km² !


🟢 Groupes familiaux et statuts sociaux

Le groupe familial est une structure stable qui peut perdurer pendant des années. L’étalon entretient des relations privilégiées avec quelques juments, et les juments sont liées entre elles par un fort attachement. Les juments ont également un lien très fort avec leurs poulains, même quand ils ne tètent plus. On peut reconnaître la stabilité d’un groupe aux activités collectives : manger, boire, se rouler, se suivre en file indienne, etc. L’étalon doit veiller à la conservation de son groupe : en cas de menace, il va rassembler les membres de son harem par une posture caractéristique, tête vers le bas, encolure allongée, appelée «conduite» ou chasser l’intrus.

La mise en place de statuts sociaux permet la stabilité du groupe : une fois la hiérarchie instaurée, elle est rarement remise en cause. Les chevaux montrent ainsi très peu de comportements agressifs forts, ce qui diminue les risques de blessure et la perte d’énergie.

Dans la nature, les groupes évitent généralement de s’approcher les uns des autres. Ils partagent cependant généralement au moins une partie de leur domaine vital, et peuvent donc être amenés à interagir. Les harems sont alors plus proches entre eux que du groupe des mâles célibataires. Dans le cas où des groupes utilisent une même ressource limitée (par exemple un point d’eau), il apparaît une hiérarchie entre les groupes: la famille dominante aura accès à la ressource en priorité.


La pratique

Le savoir 2 valide des fondamentaux plus approfondis à pied que le savoir 1. Le cavalier à pied doit montrer davantage de compréhension vis à vis de son cheval. Il doit par ailleurs démontrer sa qualité d’analyse des mouvements du cheval afin d’obtenir une réponse à une demande la plus légère possible.

D’après le programme officiel présenté sur la FFE, le cavalier doit être capable de communiquer à pied ou à distance réduite avec son cheval. Pour cela, le cavalier doit obtenir, confiance, contrôle et respect de la part de son cheval. Il doit être en mesure de mobiliser l’avant main et l’arrière main depuis l’arrêt dans la décontraction. Par ailleurs, le contrôle des différentes allures s’évalue d’abord sans embûche puis ensuite sur passage d’embûche simple. Il mobilisera différents types de conduite : devant, à côté et derrière pour franchir cette embûche.


Premièrement, vérifier le contrôle de l’avant main et de l’arrière main du cheval. Ensuite, envisager de combiner les deux depuis l’arrêt. On peut également envisager d’associer ensuite ces mouvements lors d’une mise sur le cercle, d’abord au pas. On peut évaluer en parallèle le contrôle des allures avec des transitions montantes puis descendantes. Des changements de mains permettront également de vérifier dans la mobilité le contrôle de l’avant main et de l’arrière main.

L’exercice « feuille qui tombe » est une parfaite combinaison d’enchaînement hanches/épaules qui peut être proposé lors de l’examen. Positionné en ligne droite vous allez faire dessiner à votre cheval une sorte de zigzag qui fait penser à une feuille qui tombe. Assez complexe au départ, cet exercice demande beaucoup d’anticipation de la part du cavalier. Enfin, vous allez faire franchir une embûche simple à votre cheval. Pour cela, vous devrez contrôler la direction envers cette embûche, en mener ou à distance, au pas ou au trot.


Savoir 3 : communiquer avec son cheval monté

Au savoir 3, à cheval on passera. Les connaissances acquises à pied lors des deux premiers savoirs sont désormais mobilisées à cheval. Obtenir une relation mutuelle de confiance, dans le relâchement et la décontraction ainsi que le contrôle de l’allure du cheval à tout moment de la séance sont les objectifs majeurs de ce savoir.

Le cavalier doit également être en mesure de mobiliser l’avant main et l’arrière main de son cheval dans la décontraction depuis l’arrêt, au pas et au trot. Les connaissances théoriques mobilisent les connaissances dans le domaine de la santé équine et des différents modes de vie des chevaux.


Le savoir éthologique 3 continue les premiers acquis validés lors des savoirs 1 et 2. A présent, ces fondamentaux à pied s’appliquent lors du travail monté.



La théorie

🟢 Budget temps du cheval

Le budget temps est la répartition des activités du cheval sur 24 heures : alimentation, repos, déplacements, etc.

Globalement, un cheval adulte vivant en totale liberté consacre près de 60% de son temps à s’alimenter. Le reste du temps est réparti du repos, à la surveillance de l’environnement et aux déplacements. Le temps quotidien consacré à chaque activité est globalement régulier. Par contre, le moment où se produit chacune des activités va varier en fonction de l’environnement.


🟢 L’alimentation

En conditions naturelles, l’alimentation est l’activité la plus importante: le cheval passe environ 60 % de son temps à manger soit 15 à 16 heures sur 24. Un cheval passe ainsi beaucoup plus de temps qu’un ruminant à pâturer. Ceci s’explique par le fait que le tube digestif du cheval ne peut digérer que peu de nourriture à la fois et qu’il n’y a pas de temps de rumination provoquant un arrêt d’ingestion. L’ingestion et la digestion sont donc continues chez le cheval. Une autre particularité du cheval réside dans le fait qu’il mange en se déplaçant: le cheval prend plusieurs bouchées, puis fait un ou deux pas en avant ou sur le côté, et mange à nouveau. Le régime alimentaire est assez varié et surtout très riche en fibres. L’herbe est l’aliment privilégié du cheval, mais il peut varier son alimentation avec des feuilles d’arbre, de la mousse, des baies, des brindilles, des arbustes… Le cheval sélectionne les végétaux qu’il consomme et peut, mais pas toujours, éviter les plantes toxiques ou choisir le bon moment pour les consommer.

🟢 Le repos

5 à 7 heures sur 24 sont consacrées au repos, ce qui représente 20 à 30% du temps. Les chevaux dorment principalement la nuit. On distingue généralement deux types de repos : le repos debout et le repos couché. Lors du repos debout le cheval est en somnolence. Sa position est caractérisée par des yeux mi-clos, des oreilles légèrement en arrière, des muscles détendus, un postérieur au repos, l’encolure légèrement basse et la lèvre inférieure pendante. Le repos couché, quant à lui, se compose de sommeil à ondes lentes et de sommeil paradoxal. Soit le cheval a seulement le corps au sol, soit le cheval est allongé de tout son long. Cette position s’appelle le décubitus latéral.

🟢 La surveillance de l’environnement

La surveillance occupe globalement 1 à 2 heures sur 24 soit 4 à 8% du budget temps du cheval. Il oriente sa tête vers l’objet de son attention, les oreilles pointées dans cette direction. S’il voit quelque chose qui l’intrigue ou l’effraie, sa posture va changer: il va tenir sa tête plus haute, le tonus musculaire augmente et la queue peut être relevée. L’étalon consacre deux fois plus de temps à la surveillance que les femelles, veillant ainsi sur l’approche de prédateurs ou sur la venue d’autres mâles.

🟢 Les déplacements

Quelle que soit la taille du domaine vital du troupeau, les chevaux consacrent 1 à 2 heures sur 24 à se déplacer (soit 4 à 8% du temps). Ces déplacements consistent à changer de zone de pâture, à aller vers un point d’eau ou vers un endroit abrité. Ils se font en groupe. La marche est l’allure principale, le trot et le galop restant rares. Les allures vives sont utilisées lors de la fuite, dans le jeu ou causée par des insectes piqueurs, dans la parade sexuelle de l’étalon et dans les combats entre étalons.

🟢 Autres comportements

Le temps restant est consacré aux autres activités comme les interactions avec les autres chevaux (toilettage mutuel), l’abreuvement, l’élimination (uriner, déféquer), les roulades… Même si sur une échelle de 24 heures, ces comportements sont courts, ils n’en demeurent pas moins indispensables à la santé du cheval.

🟢 Enrichissements à mettre en œuvre pour le cheval

En raison de la domestication par l’homme, la répartition du budget temps du cheval a été modifiée. Cela varie également sensiblement en fonction du milieu de vie du cheval (pré groupe, paddock seul, ou box). Au box, le temps consacré à l’alimentation est très nettement diminué, avec des repas ponctuels, à base de concentrés (pauvres en fibres et avec des temps d’ingestion courts). Le confinement en box restreint aussi fortement les possibilités de déplacement. La mise en box, le plus souvent individuel, entraîne aussi un isolement du cheval, qui n’a plus que très peu de contacts (visuel, hennissements) avec ses congénères. Ces conditions de vie peuvent mener à l’apparition de troubles comportementaux: tics (stéréotypies), activités de substitution (lécher les murs, gratter le sol…), etc.

Divers enrichissements permettent d’améliorer le milieu du cheval, que ce soit au travers des interactions sociales ou de l’alimentation. Par exemple, proposer un allongement du temps consacré à l’alimentation, grâce à l’apport de fibres (foin, paille) permettra d’augmenter le temps d’ingestion et de digestion. Des sorties au paddock ou en pâtures régulières permettront au cheval d’assurer des mouvements libres et de se déplacer. Idéalement, la possibilité de contact avec des congénères lors de ces sorties favorise également le bien-être du cheval.

Les stéréotypies du cheval

🟢 Stéréotypies orales

Les plus connues sont le tic à l’appui et le tic à l’air mais il en existe une grande variété. Répétés inlassablement, ils sont qualifiés de «stéréotypies orales» car ils font intervenir la bouche. Vous pouvez voir des chevaux qui sortent leur langue sans arrêt et la bougent, d’autres qui la mâchent, d’autres qui la frottent sur un support, certains lèchent des objets de l’environnement sans arrêt, font claquer leurs lèvres en secouant la tête, etc.

Un cheval qui tique à l’appui saisit des objets fixes avec ses incisives et tire en arrière en contractant les muscles de l’encolure et en émettant un bruit rauque caractéristique qui correspond le passage de l’air dans l’œsophage. Un cheval qui tique à l’air prend la même posture d’encolure et fait le même bruit sans prendre appui. Ces comportements ont été associés à différents problèmes de santé incluant notamment une usure excessive des dents et une difficulté à maintenir un poids constant. Contrairement à une idée reçue, des radios montrent que le cheval n’avale pas d’air au cours de ce tic mais qu’il distend fortement son œsophage à ce moment là.

🟢 Stéréotypies locomotrices

Le tic à l’ours et l’encensement sont deux stéréotypies locomotrices fréquentes.Dans le cas du tic à l’ours, le cheval déporte son poids d’un antérieur sur l’autre, ce qui crée un «balancement». Les chevaux tiquent généralement à l’ours devant la porte de leur box. L’encensement est la succession de mouvements violents de la tête de bas en haut. Attention, il peut également s’agir d’une pathologie locomotrice dont l’origine est tout à fait différente. Le tic déambulatoire est une autre stéréotypie locomotrice : le cheval tourne inlassablement dans son box.

🟢 Traitement et prévention des stéréotypies

Empêcher le cheval de tiquer est néfaste (induction de stress, effet rebond à l’arrêt) et ne solutionne pas le problème. De plus, certains chevaux développent d’autres tics si on les empêche de réaliser le leur. Par exemple, ils se mettent à secouer sans arrêt la tête. Il vaut mieux laisser faire, chercher les causes de ce comportement et les supprimer dans l’espoir que le tic cesse.

🟢 Tic à l’appui

Le tic à l’appui ayant tendance à se développer chez les poulains au sevrage, il faut améliorer les conditions de sevrage pour amoindrir ce stress (à l’origine d’ulcères). Par exemple, mettre un adulte calme à pâturer avec le groupe de jeunes juste sevrés peut-être un bon moyen de limiter le stress des poulains. De même, les régimes des poulains doivent être très riches en fibres.

Quant aux chevaux adultes qui tiquent à l’appui, le propriétaire doit maximiser le temps de pâturage et la quantité de fibres dans les rations. Il incite son cheval à mastiquer plus longtemps. Le cheval ainsi occupé à manger ne recherche pas d’activité de substitution et a ainsi moins de risque de développer un tic. De plus, la mastication permet de réduire l’acidité gastrique. Malheureusement, la restauration d’un régime alimentaire à base de fibres ne résout pas toujours ce type de problème.

🟢 Tic à l’ours

Pour des chevaux qui ont le tic à l’ours, il a clairement été montré qu’augmenter la possibilité de contacts diminue, voire fait disparaître ce tic. Les chevaux qui encensent au box le font également moins si la possibilité de contacts sociaux est accrue. Le manque de contacts sociaux est également suspecté chez les chevaux qui manifestent des comportements agressifs excessifs envers leurs congénères.

S’il n’est pas possible de permettre le contact avec les congénères, des miroirs peuvent être disposés dans le box. Ils simulent la présence d’un congénère et contribuent à diminuer l’importance du tic. Leur effet dure au moins plusieurs semaines, et peut même être permanent pour certains chevaux. Enfin, une stéréotypie détectée à son début sera moins difficile à supprimer.


La pratique

Passons maintenant au volet pratique de ce savoir éthologique 3. Vous vous imaginez peut-être déjà à cheval en train de réaliser les mouvements vus à pied lors des précédents savoirs ? Quelques vérifications fondamentales sont nécessaires avant de passer à cheval.


🟢 Les fondamentaux avant de se mettre en selle

D’abord avant de se mettre à cheval, il faut maîtriser de bonnes bases à pied stables permettant de se mettre à cheval en toute sécurité. Le cavalier doit avoir une bonne maîtrise du matériel nécessaire à la monte. Pour cela, la pose de la selle sur le dos du cheval s’évalue tout comme le nœud de rênes au licol. Ensuite, le cavalier doit effectuer une détente à pied efficace. Il s’assurera du contrôle de l’avant main, de l’arrière main, de la mise en avant et des flexions latérales et verticales. Il veillera également à obtenir l’immobilité au montoir et à se mettre à cheval en toute sécurité. De ce fait, une légère flexion d’encolure est nécessaire pour garantir la sécurité du cavalier si le cheval devait être surpris par un événement quelconque.


🟢 Les fondamentaux monté du savoir éthologique 3

Après vous être assuré de la bonne stabilité de vos bases, vous allez pouvoir vous mettre à cheval. Si vous envisagez si tôt en selle de partir en avant, vous faites fausse route. Premièrement, contrôlez vos flexions. Ensuite, assurez vous d’avoir le contrôle de l’avant main et de l’arrière main. Vous allez l’effectuer de façon isolée et de façon combinée. Votre capacité à diriger votre cheval sur un huit de chiffre sera ensuite évaluée au pas puis au trot. Une légèreté dans vos demandes sera appréciée. Cette légèreté s’obtient par une précision des aides grâce à vos jambes. Une forte action dans vos mains ne facilitera pas le contrôle et la direction.


La légèreté de vos transitions montantes et descendantes est également au programme de ce savoir éthologique 3. Vous devez être en mesure d’assurer des transitions légères et fluides. Par exemple, trot/pas/arrêt mais aussi trot/arrêt. Vous devez aussi être en capacité de reculer votre cheval sur quelques foulées au pas. Par exemple dans un enchainement de transitions vous déroulerez : trot/arrêt/recule/trot. Les départs au galop depuis le pas et le trot sont aussi au programme.

A ce travail de contrôle de l’allure et de direction s’ajoute la décontraction du cheval au travers des flexions verticales. Les déplacements latéraux sont également au programme de ces fondamentaux montés.

Alors êtes vous prêts à réviser votre théorie et à vous lancer dans les fondamentaux à cheval grâce au savoir 3 ? Il reste ensuite à continuer votre progression vers les deux derniers savoirs éthologiques 4 et 5. Ils sont une marche supplémentaire vers le travail en liberté et à distance à pied et la légèreté à cheval.



Savoir 4 : communiquer à pied en liberté et à la longe

Le savoir 4 vise à affiner la communication avec son cheval à pied et monté. Le travail en liberté est abordé et le cheval doit être connecté à son meneur. L’objectif est d’avoir une relation à distance de confiance et de respect mutuel, tout en maintenant la décontraction du cheval.

Les pratiques de soin mobilisent les compétences du cavalier à embarquer et débarquer son cheval dans le van. Les connaissances théoriques approfondissent le mode de vie du cheval et son fonctionnement en troupeau. Le cavalier préparant ce savoir doit également être en mesure de s’adapter aux différences de chaque cheval.


Pratique

Confiance :

- Obtenir à distance une relation mutuelle attentive dans le relâchement et la décontraction du cheval.

Respect :

- Contrôler la vitesse et la direction sur un tracé précis dans chaque allure :

¤ dans un espace fermé en liberté,

¤ sur terrain nu et lors du passage d’embûches avec la longe.

Connaissances

1. Connaissances théoriques

Comportement social du cheval : mode de vie, fonctionnement dans le troupeau.

2. Connaissances pratiques

Différences entre chaque cheval. Savoir comment s’adapter à chaque cheval.

3. Soins (pratiques autour du cheval)

- Embarquer. - Débarquer.


Savoir 5 : affiner la communication à cheval

Le savoir 5 est la concrétisation et l’aboutissement du travail mené lors des quatre premiers savoirs. Le cavalier doit être en mesure d’affiner sa communication à pied et monté, c’est par exemple passer de la monte en licol à la monte en cordelette.

Il est également en mesure de combiner les différents codes aux différentes allures et de garder le contrôle. Le cavalier et/ou meneur est en mesure de préparer sa propre séance de travail, et de reconnaître les signes de décontraction de son cheval.


Pratique

Confiance :

- Conserver une relation mutuelle attentive dans le relâchement et la décontraction du cheval pendant la séance.


Respect :

- Contrôler la vitesse et la direction sur un tracé précis dans chaque allure en carrière et à l’extérieur :

¤ sur terrain nu sans embûche ;

¤ lors du passage d’embûches.

- Combiner la mobilisation des différentes parties du cheval.


Connaissances :

1. Connaissances théoriques

Approfondissement des notions théoriques des Savoirs 1 à 4.

2. Connaissances pratiques

- Savoir organiser, gérer, adapter son travail avec son cheval.

- Connaître les signes de décontraction à cheval.


Post écrit par Sophie P

le 05/06/2023

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