Devenir propriétaire est un grand pas dans la vie d'un cavalier. Ça ne se fait pas du jour au lendemain : acheter ou adopter un cheval est une décision sérieuse !
C'est une aventure. Il faut apprendre à s'occuper de son cheval et à travailler seul en dehors des heures de cours.
Fini le club où on peut se permettre d’arriver une demi-heure avant sa reprise pour panser et seller rapidement, fini les chevaux tout prêts qui attendent sagement dans leur box qu’on les monte. Être propriétaire, cela demande énormément de temps.
Alors il faut mettre la main à la pâte pour s’occuper du quotidien du cheval : garder le matériel bien propre pour qu’il ne le blesse pas, lui graisser les pieds, adapter sa séance de travail pour respecter le protocole donné par l’ostéopathe, changer sa couverture suivant le temps qu’il fait, lui donner son complément pour soigner son arthrose, vérifier qu’il a bien mangé son foin du matin, apprendre à être attentif aux moindres signes de mal-être…
Ce sont plein de petits riens qui vont devenir automatiques mais que l’on ne faisait pas forcément en club (ou occasionnellement) et qui demandent malgré tout de l’attention et du temps.
Avoir un cheval, même s’il est en pension complète dans une écurie, ce n’est pas seulement monter dessus ou venir pour son propre plaisir.
Quand on devient propriétaire, c’est souvent l’occasion de faire ses premiers pas solo en carrière. On peut décider quand on veut prendre des cours et faire son propre planning de travail : une liberté qui fait rêver… Mais qui est aussi assez contraignante en réalité !
Réussir à faire un planning cohérent, trouver sans cesse de nouvelles idées pour diversifier ses séances, savoir quel exercice permet de travailler quoi, résoudre seul ses problèmes ou tout simplement travailler son cheval dans le bon sens, ce n’est finalement pas si simple !
Cela demande de la réflexion, de l’inventivité, du recul afin de pouvoir analyser ses défauts et ses erreurs et une remise en question permanente qui pousse à lire, écouter, observer et se renseigner pour améliorer ses méthodes sans l’aide d’un coach.
Les Points importants à connaître :
Les Equipements (matériel indispensable)
Erreurs à ne pas commettre
Les équipements indispensables
Le budget, combien ça coûte ?
De nombreux cavaliers passionnés souhaitent acheter leur propre cheval. Un véritable rêve certes, mais qui peut vite coûter une véritable fortune !
Soins courants :
Les chevaux se font facilement des petits bobos et pour les soigner rapidement, une boîte à pharmacie est indispensable. Vous pourrez ainsi prendre en charge les blessures du quotidien sans forcément faire venir votre vétérinaire. Mais que faut-il mettre à l’intérieur ? La liste proposée est non exhaustive, elle peut être compléter selon les différents problèmes que vous pouvez rencontrer.
Le contenu de la boîte à pharmacie Pour ranger tous les produits de soin, optez pour une boîte fermée hermétiquement. Une malle d’équitation ou une boîte à pharmacie standard, choisissez ce qui vous convient le mieux et qui vous permet de la garder à portée de main. Voici la liste des produits incontournables :
Une paire de gants stérile. Pour réaliser des soins sans infecter la plaie, une paire de gants stérile peut être utile. Vous pourrez alors toucher délicatement la plaie ou appliquer facilement des crèmes. Cela évitera tout contact direct avec votre peau.
Bétadine rouge : C’est l’antiseptique le plus connu et le plus utilisé lorsque votre cheval se blesse. A double utilité, la Bétadine vous permet de désinfecter une plaie et vous pouvez vous laver les mains avec avant de soigner une plaie.
Une bouteille d’eau oxygénée. Elle permet de désinfecter une plaie profonde et prévient contre le tétanos. Cela permet d'arrêter les saignements.
Des compresses. Elles sont indispensables pour réaliser un pansement compressif et arrêter une hémorragie. Des 60×60 minimum, en dessous la compresse risque d’être un peu trop petite.
Un rouleau de coton gazé. Le coton gazé réalise un pansement non compressif. Il permet de protéger une plaie des bactéries. Le coton gazé est également utilisé pour protéger les tendons et les articulations. Il s’applique avec une bande cohésive.
Des bandes cohésives. Il s’agit de bandes non adhésives qui permettent de maintenir en place un pansement. Facile à appliquer, elle tient bien en place et le cheval ne peut pas facilement la retirer.
De la crème cicatrisante. Pour une petite plaie peu profonde, cela permet une cicatrisation rapide.
Une paire de ciseaux. Indispensable pour couper facilement des bandes de coton ou pour ouvrir des sachets.
Des seringues. Si vous devez réaliser des injections en intra-veineuse ou en intra-musculaire. Seul le vétérinaire peut vous donner les produits pour réaliser les injections dans le cadre du traitement d’une maladie. Les seringues et aiguilles doivent être stériles et sont à usage unique.
Un thermomètre.
Un cahier et un stylo. Si votre vétérinaire doit passer et vous laisser des indications, c’est très pratique de pouvoir tout noter et de ne rien oublier.
Effectuer les premiers soins
Tout cavalier, propriétaire ou non, a un jour été confronté à de légères blessures sur son cheval. La plupart du temps, ce sont des petits soucis sans gravité, mais qui nécessitent quand même d’êtres traités pour éviter toute complication. Seulement voilà, quand on est confronté à ce genre de problème, il n’est pas toujours facile de savoir comment s’y prendre. Quels produits utiliser pour les premiers soins ? Comment les utiliser ? Quels sont les « bons gestes » à connaître ? Apprenons ensemble des gestes simples mais utiles !
S’occuper d’une plaie Toutes les plaies ne se soignent pas de la même façon, et il est important de les nettoyer correctement pour éviter tout bourgeonnement ou infection. Faire un pansement compressif Lorsque vous découvrez une plaie qui saigne beaucoup, il faut dans un premier temps appliquer un pansement compressif sur la plaie pour stopper l’hémorragie. Pour cela on utilisera une compresse stérile, éventuellement en double épaisseur si la plaie saigne beaucoup, maintenue en place soit à la main si le saignement s’arrête rapidement, soit par une bande cohésive, ou bande médicale simple. Le pansement devra être relativement serré pour stopper l’écoulement le temps que le sang coagule. Le saignement doit s’arrêter rapidement. Si la plaie est trop ouverte elle nécessitera l’intervention d’un vétérinaire qui effectuera des points de suture. Toutefois, une plaie pourra être recousue seulement si elle date de quelques heures et si elle n’est pas trop écartée. Une fois le saignement stoppé, vous pouvez retirer le pansement pour commencer à nettoyer et soigner la plaie. Nettoyer la plaie Le nettoyage de la plaie est en réalité le point le plus important. C’est cette étape qui va permettre d’éliminer tous les germes et bactéries qui pourraient entraîner une infection, une nécrose ou un bourgeonnement. Si lorsque vous découvrez la plaie de votre cheval, vous remarquez déjà une croûte récente, sur une plaie relativement importante, je conseille de tenter d’enlever délicatement la croûte pour nettoyer en profondeur et permettre la formation d’une nouvelle croûte plus saine, qui ne renferme aucun germe. Commencez par nettoyer la plaie à l’eau claire à la douche par exemple (pas d’eau d’abreuvoir ou de récupération de pluie), sans pression. Il ne faut pas hésiter à laver abondamment pour débarrasser la plaie du sang séché ou de la terre, collés sur ou autour de la plaie. Passez ensuite à un nettoyage antiseptique et antifongique qui va réellement éliminer les bactéries et germes présents dans la plaie. Pour cela utilisez un produit de préférence savonneux comme Vétédine Savon ou encore de la Bétadine Rouge dilué dans de l’eau propre et avec lequel vous frotterez la plaie. A nouveau, rincez la plaie à l’eau claire et séchez éventuellement avec une compresse. Désinfecter et protéger Une fois bien nettoyée, il faut s’assurer que la plaie sera bien protégée des infections. Les plaies situées notamment sur les articulations, là où il y a peu de muscle, ont tendance à vite bourgeonner. Pour ce type de plaie, il est préférable de faire appel à un vétérinaire car une infection peut entraîner de graves complications au niveau articulaire. Pour bien protéger, on appliquera un produit désinfectant comme la Vétédine Solution ou la Bétadine Jaune, qui restera sur la plaie et permettra de « finir » le travail : tuer germes et bactéries. A nouveau, l’iode contenu dans ces deux solutions étant relativement toxique pour les cellules, on les diluera dans l’eau. Pour finir les soins, on utilisera un corps gras, une pommade cicatrisante qui protégera des agressions tout en favorisant la régénération des tissus. Si la plaie est légère, peu ouverte et si le temps le permet, on laissera ensuite la plaie à l’air libre afin de lui permettre de sécher et de former une première croûte. Pour une plaie importante ou dans le cas où le cheval se trouve dans un endroit boueux par exemple, il est préférable de bander la plaie
Gérer un cheval boiteux Localiser le membre touché Pour les cavaliers/propriétaires non expérimentés, il est parfois difficile de détecter avec précision le membre touché par la boiterie. Pour cela, il faut observer de manière attentive le déplacement du cheval, au pas, et le plus souvent au trot (sauf en cas de boiterie sévère). Commencer donc par faire marcher le cheval, le mieux étant sur sol dur. Observer principalement les mouvements de tête du cheval lorsqu’il pose son pied au sol. Pour les antérieurs, vous pourrez remarquer un abaissement de la tête lors du lever, ainsi qu’un relèvement brutal lors de l’appui sur le membre touché. Faire trotter le cheval permet de constater et localiser une boiterie Dernière étape, il est important d’inspecter en détail le membre. Rechercher des signes d’atteintes, de gonflement, de chaleur, … parfois une petite blessure peut paraître anodine sur le moment mais causer une inflammation ainsi qu’une raideur et donc provoquer une boiterie. Pensez également à soulever le sabot : si votre cheval est ferré, vérifiez que le fer est encore adapté au pied du cheval, pas trop vieux et bien à sa place. Parfois on repère également sous le sabot des petits cailloux qui peuvent se loger dans les recoins « sensibles » du sabot et provoquer une boiterie. Enfin, la dernière chose à vérifier sur les sabots, ce sont les abcès : il s’agit de la principale cause de boiterie chez les chevaux et une des premières choses à vérifier s’il n’y a pas d’atteintes sur le membre. En général le pied souffrant d’un abcès est plus chaud que les autres. Soulager Une boiterie peut parfois être longue à diagnostiquer et à soigner, il est donc important de soulager le cheval en attendant de mettre en place un traitement plus spécifique si nécessaire. Doucher permet de masser et de refroidir le membre Une inflammation est toujours synonyme de gêne et/ou de douleur pour le cheval. On cherchera donc à la réduire via différents traitements. La première chose à faire est de refroidir et masser le membre, principalement en le douchant. On peut ensuite utiliser de l’argile, appliqué en masque sur la zone gonflée. Autre possibilité, dans le cas d’un hématome, vous pouvez utiliser de l’arnica. Si vous ne repérez rien de visible (pas d’atteintes, pas de gonflements, …) cela peut provenir d’une douleur musculaire ou tendineuse, vous pouvez alors masser la zone qui vous semble suspecte avec du SyntholKiné ou du KETUM Gel, ou si vous avez, un produit du type Tendonil (produit spécifiquement destiné aux chevaux), en vérifiant sur des petites zones que cela ne provoque de réactions indésirables chez votre cheval. Sur ordre d’un vétérinaire, vous pourrez également utiliser des anti-inflammatoires médicamenteux. Cependant, ce traitement doit être rigoureusement encadré par un vétérinaire afin d’éviter les administrations dangereuses et/ou inutiles. Guérir à la source Guérir les signes extérieurs est une chose, mais pour réellement contrer une boiterie, il faut remonter à la source, opération parfois difficile ! Si vous avez précédemment repéré une atteinte de type plaie, il vous faudra appliquer les conseils donnés dans la première partie et de les associer aux méthodes permettant de soulager l’inflammation, le temps que cela se referme. Si la boiterie est trop importante, ou ne disparaît pas avec la réduction de l’inflammation, il est possible qu’un tendon ait été légèrement touché. Il vaut mieux, dans ce cas, faire appel au vétérinaire qui réalisera une échographie du membre. Pour les abcès, faire venir le maréchal-ferrant qui pourra percer l’abcès puis poser une ferrure adaptée. Un hématome, une affection tendineuse ou musculaire légère pourra être traitée par les gels et les signes disparaîtront rapidement. Enfin, n’hésitez pas appeler votre ostéopathe qui aidera dans biens des cas, soit en aidant votre cheval à récupérer de sa boiterie, parfois cause de dissymétries, soit en remettant le membre en place, guérissant ainsi la boiterie, s’il s’agit d’un faux mouvement par exemple. Dans tous les cas, n’oubliez pas qu’une boiterie qui dure ou qui semble réellement importante, de même qu’une plaie trop ouverte et/ou infectée, devra faire l’objet d’une visite vétérinaire, qui permettra d’entamer un traitement adapté.
Les Erreurs à ne pas commettre lors de l'achat d'un cheval
Acheter son 1er cheval est de "réaliser un rêve". On s'imagine un magnifique cheval avec tous les avantages dont on a envie ! Mais le rêve peut se transformer en cauchemar !
Voici quelques conseils afin de faire le bon choix :
Ne vous fier pas à son physique : un cheval est comme un humain, il a des émotions et il ne faut pas se cantonner à l'extérieur mais SURTOUT à l'intérieur. Il va devenir votre moitié équestre et vous allez partager des heures ensembles. Donc choisissez avant tout un cheval avec un bon mental ! Vous pouvez faire un choix sur un modèle ou une race en particulier si vous le souhaitez en fonction de vos disciplines de prédilection.
Faites-vous aider dans vos recherches : à moins vous ne soyez vous -même professionnel et vous connaissez votre sujet, sinon demandez TOUJOURS l'avis d'un professionnel (votre moniteur, un cavalier professionnel...). Dans tous les cas, l'achat de votre cheval doit se faire après une réflexion et pas sur un coup de tête !
Faites un essai : dans la suite de vos recherches, il faut également ne pas NEGLIGER l'essai. C'est indispensable pour une première impression de passer du temps avec votre futur cheval, voir ses réactions quand vous le sellez, à pied... Cela permet également de vérifier s'il n'est pas blessé ! Evidemment il faut monter dessus et de voir si vous êtes à l'aise avec lui dans chacune des allures, de sauter pour voir ses réactions à l'obstacles. L'idéal est de faire plusieurs essais !
Vieux cheval ou jeune cheval ? Quand on souhaite passer la pas, on a tendance à vouloir acheter un jeune cheval pour le faire "à sa main", pouvoir le garder le plus longtemps possible... Acheter un jeune cheval implique des responsabilités : il faut soit être un excellent cavalier avec de l'expérience, vous saurez vous débrouiller ! Soit vous vous faites accompagner d'un professionnel qui pourra s'occuper du débourrage ou de le mettre en route pendant quelques mois. Et pensez toujours qu'à la suite, il faut que vous soyez encadré pour continuer son apprentissage ! Donc réfléchissez bien avant de vous lancer. Acheter un vieux cheval : vieux ne veut pas dire qu'à 10 ans il sera ennuyeux, mous... Un cheval avec de l'expérience n'est pas un mauvais choix au contraire, il pourra vous faire progresser. Il sera capable de vous emmener à l'extérieur, en compétition...
Faites une visite vétérinaire même si le cheval n'est pas cher ! Cette visite vous permettra de savoir s'il y a des soucis ou non. Cette visite est avant tout un dialogue avec le vétérinaire qui pourra vous conseiller également en fonction de ce que vous attendez de votre futur cheval. Si vous souhaitez faire de la compétition, demandez à faire des radios des membres !
Post écrit par Sophie P
le 24/09/2021 MAJ 29/11/2022
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