Quel plaisir de voir son cheval en ouvrant les volets chaque matin. C'est un peu comme pour d'autres avoir vue sur la mer !
Avoir son cheval chez soi peut présenter des avantages mais aussi des inconvénients. Cela peut être une sacrée aventure mais à condition de se préparer et de prévoir tout pour cela se passe bien pour le bien-être de votre cheval et pour vous.
Le cheval, comme tout être vivant qu’il soit humain ou animal, a des besoins physiologiques et comportementaux. Le cheval est un animal herbivore qui mastique des fourrages (herbe ou foin) environ 15h par jour. Il doit pouvoir être logé dans un environnement sécurisé avec la possibilité de se déplacer en liberté. Au niveau du comportement, le cheval est un animal grégaire qui vit en troupeau et qui a besoin de contact avec ses congénères. De plus, il est une proie qui n’a comme seule défense la fuite. Il requiert donc la présence d’autres chevaux pour pouvoir lui assurer une surveillance lorsqu’il se repose.
Au programme :
son environnement et son espace de vie
son alimentation
ses soins
vos responsabilités, gérer vos absences
Son environnement et son espace de vie
On recommande en général 1 hectare par cheval. En réalité, les chevaux disposent de beaucoup moins d’espace.
L’espace est indispensable au bien être de votre cheval. Il lui faut absolument la place de galoper librement. S’il ne dispose que d’un petit paddock, il est fortement recommandé de le faire travailler au quotidien, que ce soit en carrière, en balade ou à la longe.
Plus l’espace que vous pouvez fournir à votre cheval est restreint, plus vous aurez de travail d’entretien à faire.
Plus l’espace sera grand, moins vous aurez besoin de complémenter le cheval en foin.
De plus, si l’espace est restreint, il est primordial de ramasser les crottins régulièrement. C’est important à la fois pour des raisons d’hygiène évidentes, mais aussi pour :
· Limiter le parasitisme intestinal, car les chevaux se réinfestent en ingérant les œufs excrétés dans les crottins.
· Eviter d’attirer trop d’insectes, notamment les mouches, moustiques, moucherons
· Enfin, un compagnon est fortement conseillé, le cheval supportant difficilement la solitude.
Cela peut être un deuxième cheval, un poney ou un âne. L’espace doit donc être calculé en conséquence.
Quel que soit l’espace que vous pouvez consacrer à votre cheval, un abri est indispensable. Que vous viviez dans une région froide, humide ou chaude, il permettra à votre cheval de s’abriter de la pluie, du vent ou du soleil.
Il faut aussi penser aux imprévus : suite à une blessure, une maladie, pour des soins, il faut parfois enfermer son cheval. Si un abri ouvert avec trois murs est le minimum indispensable, un box pouvant être fermé, ou laissé ouvert en stabulation libre, offre un confort non négligeable en cas de problème.
Le choix de la paille ou du copeau dépendra principalement du côté pratique (fournisseur, évacuation du fumier…). Le copeau est à privilégier pour les chevaux avec des problèmes respiratoires ou digestifs (coliques).
Attention à prévoir également un lieu abrité et spacieux où vous pourrez stocker l’aliment et surtout le fourrage. En effet, cela prend beaucoup de place et doit absolument être protégé de l’humidité et des rongeurs.
Il est alors important de bien sécuriser son ou ses prés avec des clôtures à 2 rangs ou plus, en bois ou à gros rubans électriques (le fil barbelé est à proscrire !) d’une hauteur d’1m20 minimum.
Attention, le budget « clôtures » est certes conséquent, mais il n’est pas à négliger.
Il faut de temps en temps veiller à faire un tour de la pâture pour voir si les clôtures sont en état.
Faire un programme de travaux préalable
Pour préparer sereinement l’accueil de ses chevaux et pour ne rien oublier, il peut être intéressant de réaliser un programme de travaux simplifié. Cela consiste simplement à faire l’inventaire de toutes les infrastructures nécessaires pour accueillir le nombre de chevaux que vous avez décidé d’installer chez vous. Cela comprend les abris, clôtures, abreuvoirs, mais aussi sellerie, stockage du fourrage, éventuellement aires d’évolution, etc.
Son alimentation
Dans une écurie de propriétaires, vous n’avez à vous soucier de rien. La ration de votre cheval est distribuée et calculée par le gérant de l’écurie. C’est son travail de professionnel.
Mais une fois votre cheval chez vous, c’est à vous de gérer l’alimentation de votre cheval. Malheureusement de nombreux particuliers sous-estiment les quantités à donner et le cheval n’est pas toujours nourri correctement.
Le plus important quand on a son cheval à domicile est de donner du foin de qualité et en quantité suffisante.
Le foin de Crau est un des plus riches, et sa qualité est garantie par un cahier des charges. Il est suivi par le foin de montagne puis par le foin de prairie. Le foin luzerné est intéressant pour son apport en protéines et en calcium, et les chevaux l’apprécient beaucoup. Il permet en général de garder plus facilement les chevaux en état mais certains peuvent avoir du mal à le digérer.
La priorité est de s’assurer de la qualité du foin du point de vue sanitaire, afin d’éviter les problèmes respiratoires notamment. Cela dépendra principalement des conditions de récolte et de stockage.
Il ne doit être ni poussiéreux, ni moisi, ni fermenté. Il est très important de le sentir, pour vérifier qu’il sente bon l’herbe sèche.
Il ne doit pas non plus contenir de plantes toxiques pour le cheval (Laurier, Séneçon, Aristoloche…).
Vous reconnaitrez donc un bon foin à :
son odeur,
sa couleur (vert de préférence voire jaune, jamais gris ou marron),
son aspect (préférez les feuilles aux grosses tiges ou aux nombreux épis).
Il sera ensuite important de stocker votre foin à l’abri de l’humidité, l’idéal étant de le mettre sur palettes afin de le protéger également de l’humidité du sol.
Quantité de nourriture
La quantité de foin est le paramètre sur lequel il ne faut pas faire d’économie si l’on veut un cheval en bonne santé et en bon état corporel.
Un cheval mange entre 8 et 12 kg de foin par jour en moyenne, à moduler selon sa qualité, le travail du cheval et son gabarit, sans compter les variations individuelles.
L’apport en aliment concentré (céréales, floconnés, granulés…) est facultatif et dépendra encore une fois du cheval et de ses besoins.
Vous pouvez choisir un aliment tout prêt du commerce, il en existe de très bonne qualité pour différents types de chevaux (jeune, au travail, poulinière, âgé…).
Encore une fois, les quantités sont à adapter en fonction des besoins. Cependant, l’estomac du cheval étant très petit, il faut éviter de donner un gros volume en une fois. L’idéal est de fractionner en deux ou trois repas avec un maximum de 4L en une fois.
Avoir son cheval chez soi, c’est aussi lui donner à disposition un point d’eau où il pourra s’abreuver ( un étang, une rivière, un abreuvoir ou bien un bac à remplir). Il faudra surveiller ce point avec attention, pour que l’eau soit en quantité suffisante et propre.
Il faut savoir qu’un cheval consomme environ 5 L d’eau pour 100kg de poids corporel / jour (soit 25L d’eau pour un cheval de 500kg). Mais ce chiffre peut varier en fonction d’autres paramètres comme son activité physique, son alimentation et la météo. En plein été un cheval peut boire jusqu’à 60L. La consommation d’une jument en lactation augmentera d’environ 75%. La belle herbe de printemps est très riche en eau, les chevaux boiront alors moins que lorsqu’ils mangent seulement du foin.
Ses soins
Lorsque votre cheval est chez vous, vous en êtes intégralement responsable. Cela veut dire que vous aurez aussi à gérer ses éventuels problèmes de santé, blessures ou autres.
Il est important de s’assurer que votre vétérinaire peut venir en visite dans votre secteur. C’est d’ailleurs la même chose pour le maréchal-ferrant.
De plus, en cas d’hospitalisation de votre cheval par exemple, il est important de pouvoir être mobile.
Un van ou la possibilité d’en louer/emprunter un facilement est indispensable pour choisir d’avoir son cheval à domicile.
N’hésitez pas à discuter avec votre vétérinaire de l’installation de votre cheval chez vous. Il pourra vous conseiller au mieux selon ses besoins. Il peut également vous prescrire le nécessaire à avoir dans votre pharmacie d’urgence. Il vous faudra bien sûr apprendre à faire les premiers soins, pour réagir au mieux face à une blessure ou une colique.
Savoir reconnaître une urgence, réaliser une injection intra-musculaire, nettoyer une plaie ou faire un bandage sont des choses indispensables quand on a son cheval à domicile.
Et pour les nouveaux propriétaires qui veulent avoir un cheval à domicile, il est important de prévoir cela dans le budget et le planning annuel !
Bon à savoir : Pensez à créer un espace ou une zone dédiée à la douche de votre cheval. Qu’il s’agisse d’un cheval à la retraite ou d’un cheval de sport, vous aurez probablement besoin de doucher ses membres à un moment ou à un autre.
Vos responsabilités, gérer vos absences
Avant de prendre la responsabilité d’avoir son cheval chez soi, il faut prévoir la façon dont vous pourrez gérer vos absences.
En effet, vous serez forcément amené un jour ou l’autre à partir un week-end ou même plusieurs jours en vacances.
Dans ce cas, vous aurez en général le choix entre : faire venir une personne de confiance ou laisser votre cheval en pension temporairement dans une écurie voisine. Dans tous les cas, il vaut mieux là encore avoir prévu à l’avance. En effet, personne n’est à l’abri d’un impératif familial ou autre, obligeant à vous absenter à l’improviste.
Voilà, comme vous l’avez compris, avoir son cheval chez soi, c’est du travail et de l’organisation, mais aussi beaucoup de bonheur !
La semaine prochaine, travailler chez vous sans installations !
Post écrit par Sophie P
le 19/01/2022 MAJ 30/10/2023
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