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Les Différentes Maladies chez le cheval

Dernière mise à jour : 29 juin 2023

Lorsqu’on regarde cet animal de 500 kilos, symbole de force et de puissance, on ne s’attend pas à ce qu’il puisse être aussi fragile. Et pourtant, les pathologies pouvant affecter le cheval sont nombreuses. Soigner est indispensable !

Afin d'appréhender d'une façon globale les maladies chez le cheval, il est intéressant de connaître leurs origines, les différentes catégories et types, ainsi que leur mode de transmission.


La maladie peut avoir diverses origines :

  • Biologique : virus, bactéries, parasites, champignons… Ce sont les maladies dites infectieuses.

  • Alimentaire : carences, excès, intoxication…Ce sont les maladies dites métaboliques.

  • Génétique : anomalies…

  • Traumatique : comme une chute pouvant entrainer une fracture ou un traumatisme…

  • Environnementale : bruit, stress…

  • Physique ou chimique : brûlures, ingestion ou contact avec des pesticides, métaux lourds…

Pourquoi un cheval tombe-t-il malade ?

Si chaque maladie a une origine, une même situation peut engendrer plusieurs maladies. Ainsi, un environnement stressant pourra engendrer des troubles digestifs tels que la colique ou les ulcères, ou cadre de vie poussiéreux des maladies respiratoires. C’est donc un ensemble de facteurs environnementaux qui devra être optimisé, afin de préserver au maximum son cheval des principales maladies pouvant le toucher. Certaines maladies sont provoquées ou accentuées par le patrimoine génétique. Enfin, l’alimentation d’une manière générale revêt une importance primordiale dans la santé équine. Maladies respiratoires, digestives ou même locomotrices peuvent être provoquées ou aggravées par une alimentation inadaptée à l’âge ou à l’activité du cheval, d’autant plus si le stockage n’est pas optimal (poussière, moisissure…).


alimentation cheval

Voici les maladies les plus courantes :

Merci à @classequine pour leurs conseils sur leur site ! Retrouvez tous leurs conseils et des soins pour votre cheval ainsi que d'autres maladies.

Maladies générales

Coup de sang (myosite)

Le syndrome du coup de sang, également appelé «myosite» se définit comme une maladie musculaire très douloureuse suite à un exercice physique. Elle correspond plus ou moins à des crampes musculaires chez l’homme, intenses et généralisées. On lui a aussi donné le nom de « Maladie du lundi » car elle survient généralement à la reprise de l’exercice suite au repos du dimanche. Le coup de sang se manifeste par une crise aiguë (occasionnelle), mais assez fréquemment récidivante chez des animaux prédisposés (forme chronique). Ce syndrome représente un problème majeur quand il est récidivant, en particulier chez les chevaux de course, car il peut être à l’origine de contre-performances, mais aussi provoquer de graves séquelles en cas de crise sévère.

Le coup de sang chez le cheval sera confirmé par prise de sang.

coup de sang

Un dosage des enzymes musculaires permet d’établir le diagnostic. On observe une augmentation des CK dès la première heure puis des ASAT ou LDH, qui mettront plus de temps à diminuer et permettront le suivi du cheval.


Les symptômes du coup de sang

Les signes cliniques apparaissent principalement de façon brutale à l’exercice.

  • Lors de crises sévères, les symptômes sont en général assez significatifs de la maladie et permettent d’orienter rapidement le diagnostic.

  • Lors de crises modérées, rencontrées chez certains chevaux génétiquement prédisposés, le diagnostic peut être plus délicat.

Les causes de la myosite chez le cheval

Les muscles qui recouvrent les os du cheval sont appelés muscles squelettiques. Ils se composent de fibres musculaires dites striées. Une rhabdomyolyse correspond à une destruction de ces fibres musculaires. Cette destruction va libérer dans le sang de la myoglobine (molécule voisine de l’hémoglobine qui permet de stocker l’oxygène dans les cellules musculaires). Celle-ci sera éliminée dans les urines, leur donnant ainsi une couleur foncée. Plusieurs mécanismes peuvent être à l’origine de ce phénomène, en perturbant l’équilibre de la cellule musculaire et en déclenchant une inflammation des muscles du cheval (myosite). Il existe ainsi un certain nombre de facteurs favorisants mais l’élément déclencheur est toujours l’exercice.


Les traitements

En cas de crise, le diagnostic est généralement assez aisé en se référant aux signes cliniques. Cela va permettre au vétérinaire de traiter le problème dans l’immédiat sans forcément attendre le résultat des analyses sanguines. Celles-ci permettront par contre de confirmer le coup de sang chez le cheval et d’évaluer la souffrance musculaire ainsi que de réaliser le suivi.

Lorsqu’une crise aiguë survient, le cheval ne doit pas bouger.

Que faire dans l’immédiat ?

  • Il faut absolument le laisser en place afin d’éviter une aggravation des symptômes.

  • Il faut également le laisser à la diète tout en lui laissant de l’eau à volonté.

  • Des massages à l’aide d’un gel relaxant ou des cataplasmes sur les muscles atteints afin de diminuer leur inflammation peuvent soulager le cheval.

  • Il est fortement recommandé de contacter votre vétérinaire en urgence lors de crises sévères afin qu’il examine le cheval.

En effet, lors de crises sévères, le principal risque de complication de la myosite est l’insuffisance rénale. Les déchets musculaires vont être évacués dans les urines, ce qui, associé à une déshydratation, peut léser le rein du cheval. L’insuffisance rénale alors provoquée n’est pas toujours réversible et peut être une grave séquelle de coup de sang chez le cheval. Après la crise…

  • Lors d’un épisode occasionnel, le repos est indispensable avant toute reprise d’entraînement. Il est nécessaire que les signes cliniques aient disparu et que les paramètres sanguins CK et ASAT aient diminué. Il faut en général compter entre 15 jours et un mois de repos.

  • Une cure drainante, à l’aide d’un complément alimentaire diurétique doux permet d’améliorer l’élimination des toxines. Le cheval se remet mieux et plus vite.

  • Concernant la forme chronique, on ne préconise pas de repos prolongé lors de petites crises peu intenses. Il est nécessaire de garder un travail le plus régulier possible et donc de remettre le cheval à l’exercice dès qu’il va mieux, de manière progressive.

Uvéite

L’uvéite est une des pathologies oculaires les plus fréquemment rencontrées chez le cheval. Elle se caractérise par une inflammation interne de l’œil particulièrement douloureuse et surtout récidivante dans de nombreux cas. S’il existe des traitements, la principale difficulté consiste à éviter les séquelles et rechutes. C’est la première cause de cécité chez le cheval. Les symptômes varient en fonction de l’intensité de la crise inflammatoire, de son stade d’évolution et de sa localisation dans l’œil.

le signe d’appel de l’uvéite est en général la manifestation de la douleur par le cheval avec un œil fermé, très sensible à la lumière.

Il est à noter qu’à chaque épisode d’uvéite, en plus de la douleur, l’inflammation aggrave l’état de l’œil de l’animal, et engendre de nombreuses séquelles. Cela en fait une maladie préoccupante qu’il ne faut pas prendre à la légère. Les complications fréquentes de l’uvéite sont la cataracte, le glaucome et, plus rarement le décollement de rétine.

Le cheval évolue ainsi progressivement vers la cécité au fur et à mesure des crises. Plus le temps passe et plus l’œil reste douloureux et inflammatoire, même en dehors des crises.


Uvéite

Les causes

Il peut s’agir tout simplement d’une atteinte traumatique, suite à un choc sur l’œil.

Elle peut également être présente lors de photosensibilisation, suite à une intoxication par exemple. On observe alors en général un œdème cornéen très marqué des deux yeux, associé à une brûlure du ladre si le cheval en a.

Ces causes-là ne provoqueront en général pas de récidive.


Pendant la crise

La plupart du temps, le cheval recevra uniquement un traitement symptomatique de façon à le soulager.

La prise en charge initiale est établie dans le but de diminuer la douleur et de réduire l’inflammation tout en limitant les séquelles. Le but sur le long terme est ainsi de préserver les différentes structures de l’œil et la vision. Si cela est possible, on traitera la cause si elle est connue (ce qui est rarement le cas). Un traitement efficace est un traitement précoce : c’est pourquoi la reconnaissance des différents signes annonciateurs de l’uvéite est primordiale.

Le traitement de la crise sera long, reposant principalement sur l’utilisation de mydriatiques (collyres permettant de dilater la pupille) et de collyres anti-inflammatoires à base de corticoïdes. Le port d’un masque anti-uv est très efficace en cas d’atteinte unilatérale. Il permet de garder l’œil atteint dans le noir et d’empêcher le cheval d’aggraver les lésions en se grattant. En effet les démangeaisons liées à la douleur sont fréquentes.


L’uvéite récidivante du cheval est plus compliquée à gérer à long terme. En effet, les récidives sont dues à une dysfonction immunitaire qui est difficile voire impossible à soigner définitivement. L’emploi des corticoïdes par voie locale est contre-indiqué à long terme car ils entraînent une dégénerescence de la cornée. Les rechutes seront alors inévitables, même si on a pu traiter la cause primaire. Ainsi, le pronostic de l’uvéite sera toujours plus ou moins réservé à mauvais pour une uvéite récidivante.

La moindre agression de l’œil peut déclencher une crise. De nombreuses mesures hygiéniques permettront de limiter au maximum les récidives :

  • Port d’un bonnet antimouches avec une protection anti-UV,

  • Limitation au maximum de l’exposition au vent et aux poussières.


Maladies respiratoires

Emphysème

C’est une maladie respiratoire chronique qui s’étend de la trachée jusqu’aux poumons. Elle correspond plus ou moins à l’asthme chez l’homme. L’appellation de « pousse » vient du fait que le cheval doit forcer pour respirer.


emphysème

Les symptômes

Cette maladie concerne généralement les chevaux âgés de plus de 7 ou 8 ans et pourrait se transmettre génétiquement.

  • Une dyspnée expiratoire : il s’agit d’une difficulté à expirer l’air

  • De la toux plus ou moins prononcée

  • Une tachypnée : augmentation de la fréquence respiratoire

  • On peut apercevoir la « ligne de pousse » : il s’agit d’efforts expulsifs manifestés par la contraction des muscles abdominaux

  • Une dilatation des naseaux

  • Une intolérance à l’effort et des difficultés à récupérer après l’exercice

  • Un jetage : il s’agit de sécrétions sortant des naseaux

  • Un amaigrissement : le cheval va utiliser plus d’énergie pour respirer et ainsi brûler plus de calories pour ses muscles respiratoires. Il va donc perdre du poids progressivement.

Les causes

Cette maladie résulte principalement d’une inflammation chronique des poumons.

Lors de cette inflammation pulmonaire, il va y avoir une libération des médiateurs chimiques et cellulaires de la réaction inflammatoire. Ces médiateurs vont provoquer un épaississement de la muqueuse respiratoire et une forte production de mucus (substance sécrétoire nécessaire à la protection du système respiratoire). Il en résulte une accumulation du mucus accompagnée d’une faible élimination.

Les causes de cette inflammation résulte d’une hypersensibilité au foin et plus précisément aux moisissures, champignons ou poussières qui y sont présentes. Le cheval, en inhalant ces agents, va ainsi développer une réaction allergique au niveau de l’arbre respiratoire.


Les traitements

Un traitement hygiénique visant à modifier l’environnement du cheval pour améliorer son confort de vie et un traitement médical adapté à cette maladie.

On appelle traitement hygiénique un traitement non médicamenteux qui consiste à changer les habitudes du cheval. Pour la gestion de l’emphysème chez le cheval, le propriétaire joue un rôle important. Plusieurs recommandations et conseils vous seront ainsi donnés. Il faut éviter au maximum que le cheval soit en contact avec des poussières. S’il s’avère impossible de le nourrir à l’herbe, l’idéal est de donner du foin dépoussiéré à l’aide d’un purificateur de foin. Vous pouvez lui donner du foin mouillé (mis à tremper pendant au moins 2h) mais cela reste moins efficace, ou encore de l’enrubanné, moins poussiéreux, mais attention, plus riche.

Traitements médicamenteux : L’administration de médicaments va améliorer le confort de votre cheval en traitant les différents symptômes :

  • Anti-inflammatoires (corticoïdes) : pour réduire l’inflammation des poumons. Les corticoïdes sont le plus souvent administrés par voie générale sous forme d’injections, à doses dégressives. Cependant, au vu de leurs effets indésirables sur le long terme, l’administration de corticoïdes par inhalation (nébulisation) est à privilégier. En effet, cette voie d’administration comporte très peu d’effets secondaires et s’avère particulièrement efficace. Néanmoins, la nébulisation est plus contraignante à réaliser, elle nécessite un matériel spécifique et est donc forcément plus coûteuse. Elle permet d’associer aux corticoïdes des solutions à base de plantes ou d’huiles essentielles favorisant la respiration, voire dès que possible de remplacer totalement les anti-inflammatoires.

  • Bronchodilatateurs : pour pallier l’obstruction des bronches (bronchospasme) et ainsi permettre un meilleur passage de l’air. Ils sont administrés sous forme de sirop, mais représentent un coût élevé pour le propriétaire en cas de traitement de longue durée.

  • Mucolytiques : pour diminuer la forte sécrétion de mucus et favoriser son excrétion.

  • Il existe également de nombreux compléments alimentaires pour soutenir la fonction respiratoire et limiter la toux, à base de plantes, le but étant d’utiliser les molécules chimiques le moins possible.

Grippe/Rhinopneumonie et Gourme

Ce sont des virus qui sont responsables de la grippe équine et de la rhinopneumonie, respectivement les deux virus grippaux H7N7 et H3N8 ; et l’herpès virus équin (EHV). La gourme chez le cheval, quant à elle, est due à une bactérie nommée Streptococcus equi subspecies equi.

Ces trois maladies ont en commun le fait d’être présentes partout dans le monde ainsi que leur contagiosité élevée. Il existe de nombreuses similitudes en ce qui concerne les symptômes. En effet, les signes cliniques seront en majorité respiratoires.


grippe

Symptômes

Ces maladies sont différentes mais possèdent néanmoins des symptômes communs. Concernant la grippe et la rhinopneumonie (forme respiratoire), les symptômes sont presque similaires. La gourme chez le cheval présente quelques symptômes plus particuliers.

La grippe peut se différencier de la rhinopneumonie par sa contagiosité plus élevée entraînant plus rapidement et de manière brutale des signes respiratoires (principalement la toux) chez le cheval.

Dans les 4 à 6 jours suivant le début de l’infection, le virus va se multiplier dans les cellules épithéliales de l’appareil respiratoire du cheval entraînant rapidement la destruction de la muqueuse et donc des signes respiratoires associés.

Ce processus va rendre le cheval sujet à des infections secondaires par des bactéries, comme les streptocoques ou les pasteurelles et ainsi engendrer une forte inflammation de l’appareil respiratoire pouvant conduire à des maladies comme l’emphysème.

Il n’y a ainsi pas de phase de virémie : le virus ne passe pas dans la circulation sanguine et va rester dans le système respiratoire. La grippe équipe est la seule maladie parmi ces trois pour laquelle l’agent étiologique se multiplie dans les voies respiratoires supérieures et inférieures.


Traitements :

  • Pas de traitement efficace à 100%.

  • Traitement surtout symptomatique : anti-inflammatoires + repos dans un endroit bien aéré pendant au moins un mois pour éviter les infections secondaires. Antibiothérapie en cas d’infection secondaire.

  • Distribution de foin mouillé ou stérilisé.


Rhinopneumonie

Post sur le blog

Les jeunes, notamment au contact de leur mère porteuse du virus, sont souvent touchés, ainsi que les chevaux qui participent à de nombreux rassemblements (concours…). Il existe 5 types d’herpès virus équins mais les types 1 et 4 sont majoritaires :

  • HVE-4 : responsable de la forme respiratoire

  • HVE-1 : responsable de formes abortives, nerveuses et respiratoires également

Le virus va pénétrer dans le système respiratoire puis se multiplier dans les voies respiratoires supérieures.

En réponse à cette agression, une réaction inflammatoire va se mettre en place. Puis vient la phase de latence : le virus est présent dans l’organisme mais il n’y a pas de symptôme jusqu’à une activation par le stress ou par un autre virus.

Certains chevaux peuvent ainsi rester porteurs asymptomatiques pendant plusieurs années.

Puis, pour l’HVE-1, il va y avoir propagation du virus dans l’organisme par voie sanguine (phase de virémie). Le virus va infecter des globules blancs du cheval (leucocytes) et des cellules de la paroi des vaisseaux. Il peut ainsi passer la barrière placentaire via la circulation sanguine et se retrouver dans le fœtus qui va alors être infecté. Cette infection est responsable d’avortements. Pour ce qui est de la forme nerveuse, le virus va être acheminé vers le système nerveux par voie sanguine et va alors infecter les cellules nerveuses du cheval.

Enfin, concernant l’HVE-4, il n’y a pas de virémie donc pas de propagation nerveuse ou génitale, le virus va rester au sein de l’appareil respiratoire du cheval.


Traitements :

  • Pas de traitement efficace à 100%.

  • Traitement surtout symptomatique : anti-inflammatoires. Antibiotiques prescrits en cas de complications bactériennes.

  • Repos au moins 3 semaines

  • Des soins annexes seront à prévoir s’il y a une atteinte nerveuse (perfusions …).


Gourme

Les chevaux de moins de 5 ans sont les plus touchés par la gourme.

C’est une maladie qui est généralement déclenchée par un stress (transport, changement d’environnement …).

Une fois que la bactérie a pénétré dans l’organisme, elle va ainsi se fixer sur les cellules des voies respiratoires supérieures et de certains nœuds lymphatiques (mandibulaires et rétropharyngiens) qui vont s’abcéder. Elle va produire des toxines responsables de la destruction de ces cellules, toxines qui peuvent également passer dans la circulation sanguine mais cela reste rare.

La bactérie peut également migrer dans les poches gutturales du cheval entraînant un empyème des poches gutturales c’est à dire une accumulation de pus (complication fréquente de la gourme), à ne pas confondre avec la mycose des poches gutturales. Cette atteinte peut entrainer d’autres complications comme le cornage (parésie du larynx).


Traitements :

  • Traitement surtout symptomatique : Drainage de l’abcès mature (s’il n’est pas encore mature, on peut accélérer ce processus en appliquant des substances phlogogènes : qui provoquent une inflammation)

  • Repos impératif de 4 à 6 semaines

  • Anti-inflammatoires

  • Antibiotiques (pénicilline), en général seulement une fois l’abcès percé.

Prophylaxie médicale (vaccination) : il existe des vaccins pour ces trois maladies. La vaccination contre la grippe du cheval et le rhinopneumonie est réalisée en routine contrairement à celle de la gourme. A noter que la vaccination contre la grippe est obligatoire pour les chevaux participant à des compétitions ou des rassemblements.


Maladies digestives

Coliques

Les coliques représentent la première cause de mortalité chez le cheval. Il s’agit de l’urgence la plus fréquemment rencontrée en médecine vétérinaire équine. Les coliques du cheval sont définies comme des douleurs abdominales.


coliques

Les symptômes

Une colique étant une manifestation douloureuse, les symptômes vont varier en fonction du cheval et de son expression de la douleur.

Il existe une classification en 5 stades d’intensité de la douleur lors des coliques du cheval.

Stade 1 Absence de douleur : Aucun symptôme.

Stade 2 Douleur légère : Le cheval gratte le sol, se regarde les flancs, a un manque d’appétit ou encore se couche plus longtemps que la normale.

Stade 3 Douleur modérée : Le cheval est agité, se tape le ventre avec ses postérieurs, reste longtemps couché ou encore prend une position de « chien assis ».

Stade 4 Douleur sévère : Le cheval se roule violemment, transpire beaucoup ou encore se laisse violemment tomber par terre..

Stade 5

Le cheval est en état de dépression sévère


Les traitements :

C’est votre vétérinaire qui déterminera la gravité de la colique du cheval. L’examen de votre cheval, comprenant systématiquement une palpation transrectale et un sondage naso-gastrique, sauf en cas d’impossibilité à les réaliser (si trop dangereux), lui permettra d’orienter le diagnostic vers une des causes citées plus haut. Il peut également réaliser des examens complémentaires (analyses sanguines, paracentèse abdominale, échographie), pour juger de la nécessité et de l’urgence d’une chirurgie.

Si c’est le cas, le cheval devra être hospitalisé au sein d’une clinique spécialisée, de façon à pouvoir être opéré immédiatement. Il faut savoir que le budget d’une telle intervention est très élevé (en moyenne 5000€) et qu’elle implique une longue convalescence. Les chances de succès dépendent de l’état du cheval, de l’avancée des symptômes et de la cause de la colique.


Diarrhées

La diarrhée est une pathologie relativement fréquente chez le cheval et souvent sous estimée par le propriétaire. Elle peut être assez bénigne (crottins mous, émission d’un peu d’eau) à dramatique (crottins liquides en abondance, poulains…) et entraîner une déshydratation sévère associée à un état de choc. Les motifs sont variés et il est peu aisé d’obtenir un diagnostic de certitude. On distingue les diarrhées aiguës, qui surviennent brutalement, souvent plus graves, des diarrhées chroniques s’installant plus progressivement et persistant dans le temps, mieux tolérées mais plus difficile à diagnostiquer et traiter.


Les Symptômes

Le cheval présente des crottins mous à liquides, souvent associés à une déshydratation plus ou moins sévère si la diarrhée est aiguë. On peut observer en parallèle de la fièvre, un manque d’appétit voire une anorexie, une dépression, une douleur abdominale (colique) chez le cheval.

Une diarrhée du cheval est considérée comme chronique à partir du moment où elle persiste pendant 7 à 14 jours.


diarrhée

Les Causes

Ce sont surtout le caecum et le colon qui sont affectés, car c’est là que s’effectue l’essentiel de la réabsorption d’eau. Les causes de ces troubles intestinaux sont nombreuses et variées :

  • Des infections bactériennes

  • Des infections parasitaires

  • L’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Leur utilisation perturbe la régulation du pH intestinal et diminue le renouvellement cellulaire. Cela peut entrainer une diarrhée en cas de surdosage et/ou d’utilisation prolongée d’AINS.

  • Des causes toxiques comme l’ingestion de glands, de fougères.

  • Une surcharge en grain, en général associée à de la fourbure et des coliques.


Les Traitements

Le traitement peut se découper en plusieurs objectifs :

Lutte contre les conséquences de la diarrhée sur l’organisme :

  • Réhydratation et rééquilibre électrolytique

  • Protecteurs intestinaux

  • Antipyrétiques en cas de fièvre

Soulager la douleur :

La dipyrone, associée ou non à la butylscopolamine permet de limiter les spasmes intestinaux fréquemment associés aux diarrhées du cheval. En cas de coliques violentes, on peut aussi administrer des tranquillisants.


Lutter contre la cause :

  • Lutter contre l’infection

  • Lutter contre l’infestation

  • Lutter contre l’inflammation

  • Réensemencement de la flore digestive

  • Evacuation du sable

Bouchons œsophagiens

Il se définit comme une obstruction de l’œsophage principalement due à une accumulation d’aliments. Ces derniers se retrouvent bloqués dans l’œsophage et ne peuvent plus avancer jusqu’à l’estomac. Il s’agit d’une affection assez fréquemment rencontrée chez le cheval.


bouchon

Les Symptômes

Un bouchon œsophagien survient généralement pendant ou quelques minutes après un repas. Les signes cliniques suivants sont alors visibles :

  • Extension de l’encolure et de la tête,

  • Une toux peut être présente,

  • Agitation, symptômes de colique brutale,

  • Efforts de régurgitation, avec contraction violente des muscles de l’encolure,

  • Ptyalisme (hypersalivation) : production importante de salive,

  • Dysphagie : difficulté à déglutir et à s’alimenter/boire,

  • Jetage nasal alimentaire : il s’agit d’un écoulement d’aliments et de salive par les naseaux. C’est le signe le plus caractéristique, mais il n’apparaît pas immédiatement dans la plupart des cas.

  • Sudation,

  • Une masse peut être présente et visible à gauche de l’encolure, le long de la jugulaire.

Les Causes

La principale cause d’un bouchon œsophagien chez le cheval est une impaction alimentaire (accumulation d’aliments dans l’œsophage). Il s’agit le plus souvent de granulés, même si les floconnés ou parfois le foin et la paille peuvent aussi en être responsables.

Il faut savoir que les pommes et les carottes non mastiquées peuvent aussi provoquer des obstructions œsophagiennes.

Les Traitements

Les gestes à faire :

  • Retirer la nourriture

  • Le faire marcher pour lever le spasme

  • Administrer des antispasmodiques, si c’est possible

  • Masser l’encolure au niveau de l’œsophage peut également permettre de faciliter la levée du bouchon

Le bouchon est résolu si le cheval arrive à s’alimenter et à s’abreuver de nouveau.

Si après une heure environ de ces premiers soins, le cheval est toujours bouché, le vétérinaire va devoir intervenir.


Maladies dermatologiques

Gale de boue

Aussi appelée « Gale de boue », la dermatophilose est une dermatose croûteuse peu prurigineuse (qui ne démange pas) fréquente chez le cheval. Localisée principalement sur les membres, la ligne du dos, la croupe et le garrot, elle se manifeste essentiellement en hiver ou par temps chaud et humide sur des animaux vivants au pâturage ou travaillant sur sol humide et boueux.

L’agent responsable est la bactérie Dermatophilus congolensis, qui se développe dans l’épiderme et au niveau des follicules pileux. Via la production de spores (forme de résistance), la bactérie présente un pouvoir infectieux qui peut se conserver plusieurs années (jusqu’à deux ans dans le milieu extérieur) et notamment au niveau des croûtes.


gale de boue

Les Symptômes

On observe généralement des croûtes qui agglutinent les poils sous forme dite « en pinceau ». Elles sont suintantes et douloureuses. Par la suite, la peau du cheval s’épaissit et se craquelle pour donner finalement de petites aires dépilées, ulcérées et douloureuses.


Les Causes

La contamination se fait essentiellement par le milieu extérieur contaminé et via les croûtes.

On peut aussi noter l’intervention de facteurs mécaniques participant à la dissémination, tels que les mouches et les tiques.

Il a été démontré que les animaux à peau et muqueuses peu pigmentées (roses) sont les plus sensibles.

Les Traitements

Le traitement consiste tout d’abord à :

  • Tondre les membres pour éviter le maintien de l’humidité dans l’environnement du cheval

  • Nettoyer et désinfecter les croûtes avec de la chlorhexidine ou de la Bétadine. Il est conseillé de bien savonner avec l’antiseptique puis rincer abondamment et sécher complètement.

Le vétérinaire peut ensuite choisir de mettre le cheval sous antibiotiques par voie locale et/ou générale.

Une pommade cicatrisante et protectrice est en général appliquée sur les croûtes pour assainir et ramollir.

Pour éviter toute récidive et assurer une efficacité du traitement, il faudra évidemment tenter de régler le problème de l’humidité, notamment au niveau des membres.

On pourra par exemple porter une attention particulière au séchage du cheval dans son ensemble après la douche ou après le travail.


Dermite estivale

La DERE, ou Dermatite Estivale Récidivante des Equidés, plus connue sous le nom de dermite, est une affection de la peau fréquente chez le cheval. C’est une allergie aux piqûres de moucherons du genre Culicoïdes qui provoque de très fortes démangeaisons.


Les Symptômes

La dermite estivale chez le cheval se manifeste surtout entre le printemps et l’automne. Les symptômes sont majoritairement cutanés et localisés au niveau de l’encolure, de la base de la queue, mais aussi de la tête et des oreilles, parfois même du ventre et des extrémités.

On peut rencontrer les signes suivants :

  • Apparition de papules au début de la maladie : il s’agit de petits boutons rouges contenant du liquide et situés au niveau des zones de piqures. Ils sont cependant très peu visibles à cause des poils et disparaissent lorsque le cheval commence à se gratter.

  • Démangeaisons de plus en plus intenses : le cheval se frotte en général sur des points fixes (abri, arbres, mangeoires…) et peut même aller jusqu’à se mordre et se rouler souvent.

  • Aspect de crins cassés à la base de la queue, notamment dans les cas les moins sévères.

  • Zones crouteuses, dépilées voire à vif : zones du corps où le cheval s’est gratté jusqu’au sang parfois.

  • Forte douleur au niveau des piqûres, dans certains cas graves le cheval peut même ne plus être monté à cause des frottements de la selle.

  • Cheval nerveux et agité voire amaigri suite aux démangeaisons à répétition et au stress, dans les cas les plus graves.

  • Possible présence d’une « queue de rat » avec une perte des crins de la queue.

  • Des complications infectieuses bactériennes sont possibles, avec des lésions purulentes.

  • Épaississement de la peau lorsque la maladie devient chronique.

Les Causes

Des petits moucherons piqueurs sont à l’origine du développement de la DERE. Leurs piqûres sont très douloureuses et prurigineuses chez le cheval. En France, c’est entre mars et octobre que l’activité des culicoïdes va être importante et provoquer les lésions cutanées.


dermite estivale

Les Traitements

Traitement contre les démangeaisons

  • Afin d’empêcher le cheval de se gratter et d’améliorer son confort, dans un premier temps on conseille systématiquement d’appliquer des traitements apaisants locaux sous forme de lotion. Cependant, plusieurs applications par jour sont nécessaires pour être efficaces. Des anti-histaminiques peuvent permettre de diminuer la réaction allergique. Malheureusement leur efficacité est souvent limitée chez le cheval.

  • Des corticoïdes (comme la dexamethasone) peuvent être prescrits en dernier recourt si aucune des mesures appliquées précédemment n’est efficace. Ils permettent de calmer la crise aiguë le temps de prendre des mesures préventives.

  • En cas de surinfection des lésions, on peut également appliquer des shampoings antiseptiques. On conseille de tondre la crinière avant application afin de maximiser l’efficacité du traitement.

  • Enfin, une complémentation de l’alimentation avec des acides gras essentiels riches en oméga 3 et 6 peut avoir une action anti-inflammatoire et bénéfique sur la peau. La phytothérapie par voie orale peut aussi contribuer à limiter l’intensité des démangeaisons.

Traitement contre les insectes

  • Il est nécessaire d’utiliser au minimum des répulsifs anti-insectes (à base de plantes ou d’huiles essentielles le plus souvent), à appliquer très régulièrement pour maintenir une protection en continu. Il est nécessaire de les appliquer chaque année en prévention, avant l’apparition des lésions puis durant toute la période estivale. Quand c’est insuffisant, des insecticides puissants sous forme de lotions ou de sprays à base de pyréthrinoïdes peuvent être utilisés.

  • Il existe des couvertures d’été (à associer à un masque anti-insectes protégeant les yeux et les oreilles) qui permettent de protéger au maximum le cheval lorsqu’il est en extérieur. Pour un effet maximal, la chemise peut être imprégnée de répulsif voire d’insecticide.

  • Des huiles peuvent également être appliquées sur le cheval afin de former une barrière protectrice contre les piqures de moucherons (huile de camphre, vaseline) mais attention à leur effet photosensibilisant en cas d’exposition au soleil.

Prévention des piqures Pour empêcher au maximum les chevaux sensibles de se faire piquer :

  • Il est important de les rentrer durant la nuit dans un bâtiment fermé entre début mars et fin septembre.

  • Enfin, il s’avère utile d’éloigner les chevaux des zones humides d’au moins 500 mètres.

  • L’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide au niveau des zones ouvertes des écuries est nécessaire pour empêcher les moucherons d’y pénétrer.

Post écrit par Sophie P

le 08/06/2023

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