Les tendons sont le prolongement des muscles charnus des membres. Les tendons sont des structures anatomiques très sollicitées chez le cheval qui doivent faire l’objet d’une attention particulière.
Les tendons et les ligaments contribuent aux mouvements en reliant les os entre eux. Les muscles fléchisseurs et extenseurs du canon et des phalanges sont prolongés, à partir du genou pour les antérieurs et du jarret pour les postérieurs par des tendons qui s'insèrent sur les phalanges.
Les tendons
Les principaux sont :
le perforant (ou fléchisseur profond)
le perforé (fléchisseur superficiel)
les deux extenseurs des phalanges
Les ligaments
Les articulations sont renforcées par des éléments de soutien composés de fibres serrées et résistantes : les ligaments.
Au sommaire de ce post :
Anatomie des tendons
Lésions tendineuses, tendinites
Soins
Anatomie des tendons
🔬 Structure du tendon :
Un tendon est constitué d'une multitude de fibres, autant de cordes disposées en faisceau. Ils sont tous dirigés parallèlement dans le sens de la longueur et protégés par une enveloppe principale, l'épi tendon, qui envoie elle-même des cloisons secondaires pour chacun, l'endo tendon.
L'épi et l'endo tendon forment le péri tendon. C'est dans dans l'endo tendon que cheminent les quelques éléments vasculaires et nerveux du tendon. La faible, sinon mauvaise capacité de cicatrisation. La fibre tendineuse primitive est de structure hélicoïdale et a un diamètre inférieur à 1 demi millième de millimètre. Elle est très résistante à la traction mais peu élastique par sa structure.
Un tendon peut supporter un étirement maximal, sans dommage, n'est que de 3 %. Après un étirement de cette valeur, la fibre récupère intégralement sa structure hélicoïdale.
Si l'étirement oscille entre 3 et 6 %, la fibrille garde un allongement résiduel de 0.5 à 1 %. Au-delà de 6%, la fibrille se rompt : c'est l'accident.
🔬 Au niveau des antérieurs, à l'avant, ils forment les extenseurs du métacarpe et des phalanges. A l'arrière, on trouve les tendons fléchisseurs du métacarpe et des phalanges. En bas, les tendons sont reliés aux os sur lesquels ils s'insèrent :
- Les extenseurs sont fixés à l'extrémité du métacarpe (boulet) et sur chacune des faces antérieures des trois phalanges.
- Les fléchisseurs, très fragiles, s'insèrent sur la face arrière des premières phalanges : fléchisseur superficiel, ou PERFORE et sur la troisième phalange, le fléchisseur profond ou PERFORANT.
🔬 Au niveau des postérieurs, les tendons extenseurs et fléchisseurs prolongent les muscles de la jambe et parcourent les faces avant et arrière du métatarse pour s'insérer sur le boulet et les 3 phalanges du pied postérieur.
Le Perforant passe derrière le genou, puis le canon, où il est consolidé avec une bride tendineuse. Il atteint ensuite le boulet où il passe dans un anneau tendineux constitué par le perforé d'où il sort vers le paturon pour s'attacher sur l'os du pied (3ème phalange).
Le Perforé passe à l'arrière du genou, puis du canon, en se plaçant derrière le perforant. Au-dessus du boulet, il se perfore pour laisser passer le perforant dans l'anneau. Il se divise en deux brides latérales qui s'attachent sur la première et la deuxième phalange.
Le ligament suspenseur du boulet complète cet ensemble. Il joue un rôle de soutien mécanique, d'amortisseur et d'impulsion du pied :
à l'appui, en phase d'amortissement, il limite la descente du boulet.
aux allures vives, le boulet parvient à toucher terre.
en impulsion, après la période d'amortissement, l'angle du boulet s'ouvre mécaniquement à la façon d'un ressort.
Le rôle des tendons est primordial. Aux allures lentes, les deux tendons participent sans dommage à la flexion du pied et du paturon. Lors de galops ou de sauts, l'effort à fournir au dernier temps de l'appui pour arracher le pied du sol et fléchir les phalanges est immense.
🩺 Lorsque le cheval est fatigué, ses muscles se tétanisent et perdent de leur pouvoir d'allongement. Les tendons peuvent alors subir une hyper-élongation en phase d'appui, au point de s'altérer, voire de se déchirer. Ce phénomène touche les tendons, leurs enveloppes et le suspenseur du boulet : c'est le claquage.
🩺 Les tares dures, ou suros, se développent sur l'os du canon et peuvent entraver le glissement des tendons. Les tares molles se développent sur les tendons ou le ligament suspenseur du boulet. Les molettes articulaires ou tendineuses se développent entre le suspenseur et le canon, résulte d'un travail mal dosé, sur terrains durs.
Effort du tendon : La distension du ligament peut aller jusqu'à la rupture. Le cheval est chauffé (lésion légère) ou claqué (lésion grave) avec épaississement de l'arrière du canon en "ventre de truite".
Effort du boulet : Ce type d'entorse est causé par un faux appui ou glissade. Le ligament suspenseur peut se claquer ou se rompre totalement.
Péritendinite (tendon chauffé) : l'inflammation simple des seules enveloppes entourant les faisceaux tendineux.
Tendinite (claquage) : touche le tendon ou ses brides. Exagération de la traction sur la corde tendineuse, ses fibres se distendent ou se rompent.
Lésions tendineuses, tendinites
Les tendons sont constitués de plusieurs structures. Parcourant toute la région distale des membres du cheval, les corps tendineux sont très longs. Au niveau des régions articulaires, ils sont maintenus dans des graines dans lesquelles leur glissement est favorisé par des synoviales tendineuses. L'irrigation sanguine du tendon est précaire, ce qui explique les difficultés de cicatrisation.
La nature et l'incidence des affections tendineuses (tendinopathies) sont très dépendantes de l'activité du cheval. Si les lésions du tendon fléchisseur superficiel du doigt (perforé) sont de loin les plus fréquentes, le muscle interosseux (ligament suspenseur du boulet) est également souvent concerné chez les trotteurs et chevaux de concours complet. Les chevaux de loisir présentent une incidence plus importante des problèmes de fléchisseur profond du doigt (perforant). Ce sont plus souvent les antérieurs qui sont touchés car ils supportent 60 à 65 % du poids corporel et jouent un grand rôle dans l'amortissement des battues, alors que les postérieurs jouent plutôt un rôle propulseur.
La tendinite
Elle peut avoir des conséquences importantes sur la carrière des chevaux de sport et les récidives sont fréquentes.
Les risques de tendinite augmentent si le cheval est travaillé par forte chaleur et sur des terrains durs. Elles peuvent survenir sur des terrains profonds, la boue... C'est la rupture, partielle ou totale, de ces fibres, qui occasionne une tendinite. Elle est provoquée dès que la contrainte mécanique dépasse le seuil de résistance des tendons, c'est à dire dès que la fonction de flexion ou d'extension devient trop importante.
Il existe plusieurs sortes de tendinites : soit la rupture du tendon est immédiate soit elle est progressive. C'est essentiellement la vitesse qui induit la tendinite. Plus un cheval va vite, plus il met en danger ses tendons, car il augmente la fréquence de mouvement. Les tendinites sont plus fréquentes en été qu'en hiver car la température joue un rôle.
Le premier signe est souvent une boiterie. Lorsque la lésion est en développement ou quand elle est installée depuis un moment, la tendinite peut ne pas entraver le déplacement du cheval. Le signe le plus caractéristique reste en fait la chaleur. D'où l'importance de la palpation régulière des membres de son cheval. Elle doit être effectuée avant et après le travail, à chaque fois et dans les mêmes conditions. L'autre signe de la tendinite est la déformation du tendon. Elle se repère surtout sur les membres antérieurs (forme de banane).
Les causes majeures de l'apparition d'une tendinite
le travail irrégulier
le surentraînement
les mauvais sols
de mauvais aplombs
Pour les tendinites du perforant ou de la bride carpienne, il faut donc éviter les sols durs. A l’inverse, pour les tendinites du suspenseur ou du perforé, il faut éviter les sols trop profonds.
Soins
Soigner une tendinite
Pendant longtemps, on a cru que le meilleur traitement consistait à laisser les chevaux qui souffrait d'une tendinite au repos total. Cette période est révolue. Les vétérinaires conseillent désormais un arrêt au box durant la phase aiguë de la tendinite, puis une reprise assez rapide de l'activité, ce qui ne veut pas dire reprise du travail !
Après la phase de douleur, il est conseillé au moins trois mois de travail en main (en cercle et en ligne droite) sur tous types de terrains et à toutes les allures. Le cheval doit retrouver rapidement ses capacités proprioceptives après une tendinite, sans cavalier sur le dos. Cela doit se faire sous surveillance des membres (apparition de douleur, de chaleur, de grosseur...). Cela peut être complété par des séances de massage, d'étirements, d'application d'argile... sous l'œil d'un professionnel bien sûr !
Ce sera lorsque le cheval aura retrouvé son fonctionnement, sans boiteries ni inflammations, que vous pourrez le remonter.
La remise au travail peut s'étaler sur une période de trois à six mois de la même manière que la rééducation en main. Le temps et l'intensité des séances ne sont augmentées que si la rééducation se passe bien.
Les traitements anti-inflammatoires non stéroïdiens, les infiltrations et les compléments alimentaires sont toujours d'actualité pour calmer la phase inflammatoire des tendinites. Tout comme l'application de froid, de chaud, d'argile et autres bains d'eau de mer...
Un tendon lésé ne retrouve jamais son élasticité d'origine !
En cas de lésion tendineuse
A faire :
lutter contre la douleur
respecter les préconisations du vétérinaire et des autres praticiens (ostéo...)
être très observateur
être précautionneux sur le travail quotidien et l'échauffement
monter sur des terrains varié pour éveiller la proprioception
A ne pas faire :
les massages manuels et mécaniques et la chaleur sont à proscrire durant la phase inflammatoire
effectuer un travail irrégulier
négliger l'échauffement
travailler en terrains accidentés, aux allures vive en descente et en montée, avant la fin de la période de consolidation
Post écrit par Sophie P
le 27/10/2022
Comments