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Les Tares

Qu'est-ce qu'une tare ? En hippologie on considère comme étant une tare chez le cheval "toute trace apparente de dépréciation ayant son siège à la peau ou dans les parties sous-jacentes" ! 🤔🤨🙄

Plus simplement : Les tares sont des inflammations des tissus au niveau des muscles et des tendons. Cela se traduit par des déformations des tissus. On différencie deux types de tares: les tares molles et les tares dures.

Les tares molles sont dues à une extension de la poche de synovie.

Il existe deux types de tares molles :

  • les tares articulaires sont des dégradations des cartilages de l'articulation.

  • les tares tendineuses sont causées par des chocs répétés. Elles impactent légèrement les articulations

  • les hygromas


Les tares dures sont des déformations osseuses, dues à des fractures, des défauts d'aplombs, des maladies osseuses, des carences alimentaires ou au surmenage...

Les tares dures entrainent des boiteries temporaires ou permanentes en raison de la douleur.

Il existe cinq tares dures :

  • les tares du genou ou suros du genou interviennent souvent après une inflammation de l'articulation

  • les tares du canon ou suros se développent après des entrainements intensifs chez des jeunes chevaux en croissance ou lors de carences alimentaires.

  • les tares du boulet

  • les tares du paturon

  • les tares du jarret proviennent d'entrainement trop intensif pour le cheval.

Tares molles

Ce sont des tumeurs synoviales ou tendineuses. L'articulation, pour fonctionner correctement, est entourée par une poche "la gaine synoviale" contenant un liquide gras, visqueux "la synovie", qui assure le jeu des extrémités osseuses.

Tares articulaires :

Lors des efforts intenses sollicitant certaines articulations ou de mauvais aplombs des différents segments osseux en mouvement, le corps du cheval produit de lui-même le surplus de lubrifiant nécessaire pour y palier. Mais il ne peut le résorber. Il y a donc trop de synovie et elle va dilater la gaine elle-même ou se loger dans des "cul-de-sac".

Ce sont les molettes lorsqu'elles sont situées plus bas que le genou ou le jarret.


Ce sont les vessigons lorsqu'ils se situent au niveau du genou, du jarret ou plus haut.


Ce sont des affections chroniques, acquises.

La principale cause de ces tares, le travail intensif sur des terrains durs qui affecte le genou et le jarret.


Tares tendineuses :

Elles apparaissent au niveau des gaines qui protègent les tendons à certains endroits stratégiques le boulet en particulier. En effet, les tendons subissant des tractions et des frictions importantes, malmènent leurs manchons de synovie : ceux-ci réagissent en sécrétant de la synovie excédentaire d'où l'apparition de déformations externes.

Vessigons carpiens : se situent sur la face antérieure du genou, en haut et sur ses faces latérales, en haut et en bas.

Vessigons et molettes tendineuses : jamais bénins car ils sont le signe d'efforts mal tolérés.

Déformations tendineuses : toujours graves car elles sont dues à une atteinte du tendon, en forme de banane.

Molettes du boulet : articulaires, occasionnant souvent la boiterie et souvent un signe d'alarme quant à l'usure et la fatigue de l'animal.

Vessigon rotubien : se situe en arrière et en bas du grasset, souvent consécutif à un accrochage de la rotule.

Vessigon calcanéen-cunéen-solandres : remplissent les cavités et entourent les contacts articulaires du jarret, en face interne, externe et postérieur. Ils sont tous le signe d'un travail intense auquel une telle articulation ne peut échapper.



Les hygromas :

Certaines parties du corps du cheval, particulièrement exposées aux traumatismes sont protégées par des poches remplies d'un liquide très semblable à la synovie. Lors de chocs importants et répétés, ces poches réagissent par une augmentation de volume. Lorsque la gaine synoviale est elle-même inflammée par contusion le même phénomène se produit mais il peut être résorbé. C'est un hygroma.

Hygroma du coude ou éponge : tumeur molle plus ou moins grosse, disgracieuse mais ne faisant pas boiter. Elle est due à l'appui du fer chez le cheval qui se couche "en vache".

Hygroma du genou ou gros genou : similaire à celui du coude. Dû à un choc violent isolé ou répété sur la face antérieure chez le cheval d'obstacle ou en face interne et supérieure chez les trotteurs. Disgracieux et quelquefois chronique.

Hygroma du boulet : dûs à des chocs répétés, se situe en face antérieure et en face interne du boulet. Dû à une mauvaise digestion du cheval qui s'endort pendant celle-ci, lorsqu'on le trouve en face antérieure des membres avants, ou à de mauvais aplombs en marche, en face interne.

Hygroma de la pointe du jarret ou Capelet : Tumeur disgracieuse de la pointe du jarret est souvent la conséquence d'un cheval qui tape au box ou en transport ou d'un cheval qui a pris l'habitude de s'appuyer contre une paroi pour soulager une douleur de dos en particulier.

Mal de nuque ou de taupe : tuméfaction de la nuque se transformant souvent de façon infectieuse, due à son mauvais entretien et à celui de l'harnachement.

Mal de garrot : sont de la même famille (selle mal ajustée, surfaix qui tourne...).


Soins et traitements des tares molles

Les tares articulaires sont les plus difficiles à soigner car elles succèdent à une dégradation des cartilages d'une articulation. Une mise au repos est indispensable mais les bandes de repos sont superflues.

Les tares tendineuses traduit une fatigue des tendons mais n'implique pas systématiquement la boiterie. Les astringents associés aux bandes de repos peuvent donner de bons résultats. Des anti-inflammatoires peuvent être prescrits .Si d’aventure votre protégé est victime d’une tare molle, quelle qu’elle soit, consulter votre vétérinaire afin qu’il vous donne un diagnostic précis de même qu’une marche à suivre.

Dans le cas par exemple des vessigons calcanéens, il peut être parfaitement possible de faire disparaître la gonfle. Avec force repos, douches quotidiennes de la zone, retour au travail en séances fragmentées, parfois traitements médicaux, le cheval retrouve un membre sec et en parfait état.

De manière générale, mettre le cheval au repos, fuir les terrains mous profonds et glissants vont contribuer à amoindrir les facteurs d’apparition d’une tare molle au niveau des membres. Prendre également l’habitude de doucher les membres du cheval après une séance de travail constitue un très bon préalable.

Une ferrure aux propriétés amortissantes permet et d’anticiper et de limiter les dégâts si le cheval subit malheureusement la présence d’une tare molle.


Tares dures

C'est un surplus organique osseux : c'est une exostose.🦴

L'organisme du cheval va fabriquer de l'os en trop à certains endroits privilégiés, pour des raisons diverses. Cette fabrication d'os se rencontre à la suite de :

  • traumatismes

  • tiraillements ligamentaires de croissance et sportifs

  • dégénérescence des cartilages de certaines articulations par usure

  • disparition et/ou défectuosité du tissu

  • décalcification et maladie osseuse

Lors d'une fracture ou d'une fêlure, l'organisme va sécréter du tissu osseux afin de rétablir l'intégralité de l'ensemble, c'est le cal osseux cicatriciel.

Tout os est entouré d'une fine membrane qui assure par ailleurs sa croissance en épaisseur : le périoste.



Pendant la croissance, il est facilement inflammé par la poussée de l'os ou le tiraillement des ligaments qui y trouvent leur point d'attache. Une origine traumatique, à la suite d'un choc ou d'un effort violent, entrainera le même phénomène inflammatoire, la périostite.


La détérioration de ses surfaces cartilagineuses et osseuses vont provoquer l'ossification de ces régions, en les déformant, jusqu'à parfois entièrement ankyloser une articulation par sa soudure partielle ou totale.


Suros (tare dure du canon) : périostose du canon. Ils sont dits post-métacarpiens (haut du canon), inter métacarpiens (milieu du canon) et profonds lorsqu'ils se logent en face postérieur du canon. Ils gênent le fonctionnement des deux tendons très importants : le fléchisseur et le suspenseur du boulet. (voir post sur les tendons)

Leur saillie peut les irriter, même les enflammer. Le risque est à craindre aussi pour les post-métacarpiens. Quand la boiterie disparait, c'est souvent le signe de l'apparition d'un suros inter-métacarpien, dit de croissance.

Le suros peut être simple (lorsqu'il est unique) ; chevillés (lorsqu'il y en a deux, disposés de chaque côté du canon) ; capelet (lorsqu'ils sont les uns en dessous des autres.

Sore-shines : déforme la face antérieure des antérieurs, c'est un accident de croissance. La boiterie sera que passagère et sans gravité.

Osselets (tare dure du genou) : Exostoses situées au genou, l'entourant plus ou moins, dont la soudure gêne le libre jeu de l'articulation. Maladie et traumatisme en sont les causes.

Formes (tares dures du paturon et de la couronne) : Exostoses au niveau du paturon, déformant son profil antérieur et latéral. On les rencontre surtout aux postérieurs.

Aux antérieurs sont le siège privilégié des formes coronaires (couronne) ankylosant l'articulation des deuxième et troisième phalanges, et des formes cartilagineuses, témoins de l'ossification des fibro-cartilages du pied.



Eparvin/Courbe (tare dure du jarret) : situé au jarret, en face interne, ils affectent la locomotion du cheval. L'éparvin calleux, situé à la base de l'articulation. Le cheval devient impotent du membre, mais également, par la suite, de tout le côté (cuisse et croupe) avec un véritable effondrement musculaire de cette région.

L'éparvin sec se reconnaît au mouvement sec et rapide du membre au lever : c'est le harper.

Courbe : Exostose située à la limite du tibia.

Jarde/Jardon : placés en face externe du jarret, la jarde déforme sa base postérieure et le jardon sa face externe.

Le jardon est en face externe, ce qu'est l'éparvin en face interne.

Ces deux tares encerclent le jarret et ankylosent peu à peu.


Soins et traitements des tares dures

Elles font souffrir et boiter le cheval pendant leur apparition puis risquent de le gêner durablement lorsqu'elles se trouvent au niveau d'une articulation ou sur le passage des tendons. Le traitement d’une tare dure s’effectue bien entendu au cas par cas après recherche de la ou des causes. Parfois il s’agit principalement de traiter les symptômes et la douleur. La première mesure à prendre sera le repos. Dès lors qu’une inflammation est avérée, la prise ou l’injection d’anti inflammatoires pourra également soulager efficacement le cheval.


Post écrit par Sophie P

le 30/11/2022




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