Dans ce post, découverte du sommeil du cheval, la douleur et ses expressions et langages.
Le Sommeil
On distingue 3 stades de sommeil chez le cheval :
le stade de la somnolence
le stade du sommeil lent
le stade du sommeil paradoxal
Le cheval est dit en état de veille attentive lorsqu'il est réceptif aux informations de son milieu. Chaque période représente un plongeon un peu plus profond dans le sommeil pour aboutir au rêve. Au fur et à mesure, qu'il s'assouplit, le cheval va incliner progressivement l'encolure vers le bas, tout en s'endormant.
Les trois stades de sommeil correspondent à trois types de position :
debout
en vache
position complètement étendue sur le côté
La somnolence correspond à l'état de veille passive où le sujet est inégal aux sollicitations du milieu. Le cheval reste debout, immobile, l'encolure basse, les yeux mi-clos, la lèvre inférieure tombante, les oreilles pendant sur le côté. Un membre postérieur est souvent fléchi, reposant sur la pince.
L'appareil de soutènement est engagé (appareil de station). La tête tombe de plus en plus, à mesure que diminue l'activité tonique des muscles de l'encolure.
Le sommeil lent, de somnolent, il semble retourner à l'état de veille pour plier ses antérieurs, puis ses postérieurs, et se coucher "en vache", le corps reposant sur le sternum et les antérieurs repliés : c'est le décubitus sternal.
Si le cheval se sent en confiance, il adopte la position couchée, le décubitus.
Le sommeil paradoxal, le cheval se couche sur le flanc, membres tendus, le décubitus latéral, et il entre dans le sommeil paradoxal. Le cheval présente un relâchement musculaire ce qui rend cette position nécessaire pour qu'apparaisse ce type de sommeil, des mouvements rapides et saccadés des yeux et des oreilles, parfois des contractions des membres et même des hennissements. Cette phase est également appelée sommeil rapide ou sommeil du corps. C'est aussi celui des rêves...
La durée totale des sommeils, lent et paradoxal, est de 2h30 à 5h par jour.
Les durées quotidiennes moyennes des différents états de vigilance se répartissent de la façon suivante :
un peu moins de 18h pour la veille attentive
2 heures pour la somnolence
3 heures pour le sommeil lent
1 peu moins d'une heure consacrée au sommeil paradoxal.
Chez le cheval adulte, le sommeil survient en plusieurs cycles plutôt qu'en durée continue.
Dans la nature, la phase de sommeil est courte : 15 minutes, divisées en quelques 6 minutes et demi de sommeil lent et plus de 4 minutes de sommeil paradoxal, plus 1 phase de somnolence, ainsi qu'une phase intermédiaire entre le sommeil lent et le sommeil rapide.
Le cheval s'éveille habituellement pendant environ 3/4 d'heure, pendant lesquels il peut manger ou somnoler, puis entame une autre phase.
Le sommeil s'effectue pendant la nuit essentiellement, entre 20h et 5h du matin.
On pense que le sommeil paradoxal décroît fortement après la naissance, que le sommeil lent diminue légèrement tandis que la somnolence augmente.
L'habitat semble avoir une influence prépondérante. La durée de sommeil en pâturage est inférieure à celle en écurie, celle-ci constituant un milieu protégé où le cheval se sent en sécurité.
La somnolence occupe environ 15% du temps (3h30) lorsque le cheval est à l'extérieur, et seulement 8% (2h) lorsqu'il est à l'intérieur.
Le repos varie aussi en fonction d'autres paramètres comme le climat. Pendant les heures chaudes de l'été, les chevaux se reposent davantage. Le remplacement de la ration de foin par une ration d'avoine de même valeur énergétique ou par des "bouchons" augmente la durée de décubitus et de sommeil, et réduit la somnolence.
Le cheval doit être familiarisé avec son milieu, de manière à se sentir en sécurité et avoir envie de se coucher. Après un changement d'habitat, 3 à 10 jours sont nécessaires pour retrouver des valeurs normales de décubitus et de sommeil.
Les chevaux sont incapables d'accomplir un cycle de sommeil complet sans se coucher pour entrer en sommeil paradoxal.
La privation de sommeil entraîne des troubles du comportement.
Le manque de repos, et plus particulièrement de sommeil paradoxal, en plus d'être une source de stress, et de compromettre leur santé, peut interrompre l'apprentissage normal et induire un traumatisme qui se manifestera plus tard par une peur du camion ou d'un autre espace clos.
Le sommeil lent joue un rôle dans la répartition des dépenses métaboliques. C'est aussi à ce moment là que la sécrétion d'une hormone de croissance, qui active les synthèses d'une hormone de croissance, qui active les synthèses protéiques, est maximale.
Le sommeil paradoxal, il est indispensable à la maturation du cerveau, par la mise en place des circuits de neurones (les cellules nerveuses) correspondant aux comportements propres à l'espèce. Il faciliterait l'intégration de nouvelles acquisitions, donc le phénomène de mémorisation. C'est aussi pendant le sommeil paradoxal que surviennent également les rêves ; ils ont d'ailleurs d'étroits rapports avec la mémoire.
Le sommeil des équidés varie selon :
l'espèce
le degré de domesticité
l'âge
l'habitat
le groupe social
le régime alimentaire
la familiarisation avec le milieu
l'heure du jour ou de la nuit
les conditions météorologiques
Les chevaux peuvent dormir debout, couchés "en vache" ou sur le flanc, mais la qualité de leur sommeil dépend de la position qu'ils adoptent.
Une bonne connaissance des attitudes de repos permet d'acquérir des informations nécessaires sur l'état de santé du cheval, les affections de l'appareil moteur, et son équilibre psychologique.
La Douleur
La douleur se définit comme une sensation désagréable due à la stimulation de certaines terminaisons nerveuses. On peut expliquer la douleur par la réaction d'un récepteur situé à l'extrémité d'un nerf. Le récepteur envoie un message via les nerfs à la moelle épinière. Elle fait office de relais et envoie à son tour un message au cerveau qui traite l'information.
On définit deux grandes catégories de douleurs :
celles dites somatiques, elles peuvent être superficielles (douleur cutanée) ou profondes (muscles et os).
celles dites viscérales, qui correspondent aux organes internes (reins, intestin...)
Les douleurs somatiques, on observera une chaleur, un gonflement, une réaction à la manipulation, une asymétrie par rapport à la même zone controlatérale.
Les douleurs viscérales, sont liées à la présence de coliques. Les signes les plus courants sont l'anorexie, des efforts pour se rouler, une transpiration, la recherche d'une position allongée.
Il existe 3 grandes catégories pour les médicaments :
les anesthésiques locaux pour diagnostiquer une boiterie. Ils fonctionnent en bloquant la circulation du sodium, qui est essentiel dans la conduction nerveuse, dans la zone où ils ont été injectés (lidocaïne et bupivacaïne).
les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (aspirine ou acide acétylsalicylique) l'aspirine est pratiquement inefficace chez le cheval qui l'élimine très rapidement. La phénylbutazone, le kétoprofène ou la flunixine méglumine bloquent la synthèse de substances appelées prostaglandines. Ces médicaments présentent des effets secondaires.
les analgésiques centraux, ils agissent sur le cerveau et la moelle épinière et non au site exact de la douleur (morphine, xylazine ou butrophanol). Ils ont en général un effet sédatif associé à l'effet analgésique.
Expression et Langage
7 catégories pour les émissions sonores :
le hennissement
le couinement
le soupir
le gémissement
le ronflement
le soufflement
l'ébrouement
Le hennissement est le terme le plus répandu pour désigner une émission sonore chez le cheval. Par ce signal, il lance un appel à ses congénères qu'il ne voit pas ou ne sent pas. Ce cri peut porter jusqu'à 1 km de distance.
Le couinement exceptionnellement, quand un étalon souffre d'un trouble du comportement appelé automutilation, il faut émettre le couinement. Plus couramment, ce sont les juments et leurs poulains qui poussent ce cri aigu.
Le soupir laisse échapper un son feutré et correspond à une sollicitation pour des soins mutuels. Le soupir est à l'image de la mère qui recherche l'attention de son poulain. Ils expirent par la bouche en faisant vibrer leurs lèvres.
Le gémissement correspond à l'expression d'un malaise. Le gémissement est illustré par la jument qui vient de pouliner alors qu'elle doit délivrer l'enveloppe placentaire. C'est un son qui provient d'une vibration des cordes vocales alors que la bouche est fermée.
Le hennissement, le couinement, le soupir et le gémissement sont considérés comme appartenant à la voix du cheval. Ils sont à différencier des bruits qui ne proviennent pas du larynx ou des cordes vocales. Il s'agit du ronflement (ou renâcler), du soufflement (ou rugissement) et de l'ébrouement (ou moucher).
Le soufflement, dans un cadre protégé, il s'agit plutôt d'une crainte associée à une certaine excitation. Le cheval produit un soufflement au moment de lui apporter sa ration.
Ces catégories produisent des bruits qui proviennent d'un souffle important par les naseaux. Parfois, le son qui sort du nez est la conséquence d'un trouble de la respiration. (dyspnée). Ce bruit qui vient des naseaux peut servir aussi d'alarme en cas d'alerte.
Post écrit par Sophie P
le 29/06/2022
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