La biomécanique équine est relative au fonctionnement naturel du cheval, la mécanique équestre est relative à son fonctionnement artificiel induit par la présence d'un cavalier sur son dos.
Se faire porter !
Porter un cavalier de plus de 50 kg modifie fondement l’équilibre du cheval. La présence d’un cavalier sur son dos modifie aussi bien son attitude générale que son équilibre.
Si le cavalier ne prépare pas sa monture pourrait trouver son cheval en permanence sur les épaules. La conséquence la plus évidente de la présence d’un cavalier sur le dos du cheval est de déplacer son centre de gravité vers l’avant.
L’avant-main d’un cheval est naturellement plus lourde que son arrière-main. Le cavalier va venir accentuer ce déséquilibre vers l’avant. Le cavalier va rebondir sur sa monture et venir lui « poinçonner » le dos à chaque battue. Cette agression ponctuelle a pour effet de contracter le dos de l’animal. Sa croupe se relève alors. La pression qu’exercent ses postérieurs sur le sol diminue d’autant, ce qui contribue également à mettre le cheval sur les épaules. Cette contraction permanente ou intermittente du dos du cheval, en réaction avec la présence du cavalier, altère également le bon déroulement de ses allures naturelles.
Outre ses problèmes d’équilibre, le cheval doit fournir un effort musculaire pour supporter le poids du cavalier. Le cheval ne possède pas de clavicule et sur son thorax est juste suspendu entre ses omoplates par un berceau de muscles et de tendons.
Lorsque l'on surcharge le dos d’un cheval non entraîné, son thorax s’enfonce entre ses épaules. Cette attitude nuit à l’équilibre et la locomotion de l’animal.
A l’inverse, un cheval entraîné au portage a développé de puissants muscles dans la région du garrot et est devenu capable de compenser le poids du cavalier par un effort musculaire. Le cheval soutient alors son dos. Ses muscles hissent son thorax entre ses antérieurs. On constate que le cheval monte son garrot.
Le muscle responsable du relèvement du garrot se nomme le grand dentelé (entre le haut de l’omoplate et les 8ème et 9ème côtes). Lorsqu’il se contracte, il fait remonter la poutre de la colonne vertébrale entre les piliers que sont les jambes du cheval. D’autres muscles, les angulaires de l’épaule (entre le haut de l’omoplate et les 3ème et 7ème vertèbres cervicales), assurent le relèvement de la base de l’encolure. Ce sont eux qui permettront au cheval de soutenir et de relever son encolure, également enfoncée par le poids du cavalier. Enfin, les muscles pectoraux profonds (entre la face interne du bras et le thorax) soutiennent le thorax entre les deux bras du cheval. Ils permettent à l’animal de jouer librement de ses membres antérieurs sans que son tronc bascule soit vers l’avant, soit vers l’arrière.
Comparer le rachis à un ressort d’extension longitudinale et vérifier que ce ressort est périodiquement soumis à l’étirement.
Lorsque le cavalier monte mal ou/et que le cheval n’est pas entraîné au portage, le ressort longitudinal du dos de l’animal ne joue plus. La tension intermittente du dos (tension synonyme d’étirement) disparaît pour laisser place à une contraction permanente de la ligne du dessus. Les effets constatés sont désastreux. Le cheval ne porte pas son cavalier, il le subit en s’effondrant. Sa locomotion est altérée. Le cavalier doit donc prendre le temps de muscler son cheval en vue du portage. Il doit s’efforcer de gêner le moins possible de ses mains le libre jeu de l’encolure de sa monture. Il doit, par sa position et son assiette, se faire aussi discret que possible sur le dos de l’animal. Enfin, il doit chercher à reporter le centre de gravité du cheval plus en arrière grâce à un meilleur engagement des postérieurs sous la masse.
Propulsion des postérieurs
Les postérieurs sont « la « flexibilité élastique » de l’engagement de l’arrière-main. Grâce à une adaptation anatomique particulière des membres (système de levier : bras de levier sur lequel agit un muscle afin de gérer une articulation), le cheval peut se propulser avec une grande efficacité.
Les deux principales composantes sont les muscles et les leviers qui gèrent la propulsion. Le cheval obtient la poussée des membres par un système de levier sur lequel intervient l’action de muscles.
Au stade de la propulsion, il s’agit de l’action du muscle fessier moyen qui s’exerce sur un bras de levier (bout d’os proéminent qui est le prolongement d’un os du squelette) situé à l’extrémité du fémur appelé le grand trochanter. Cette expansion osseuse qui pivote autour de l’articulation de la hanche est dépendante de l’action de ce muscle très puissant qui forme le relief de la croupe. En se contractant, le muscle fessier moyen a pour effet d’être l’extenseur du membre vers l’arrière. Ainsi il permet au cheval de se propulser par les postérieurs.
D’autres leviers sur lesquels agissent d’autres muscles sont solidaires. La combinaison (expansion osseuse et muscle) contribue à la flexion du membre postérieur. Elle dépend d’un autre levier appelé le levier ilio-psoas qui provoque la flexion de l’articulation de la hanche grâce à son muscle fléchisseur. Il est situé à l’entrée du bassin sur le fémur (petit trochanter), et est suffisamment puissant et efficace pour pouvoir déterminer l’engagement du postérieur.
Les deux principaux systèmes de leviers vont participer pour beaucoup à la propulsion et à l’engagement du cheval.
Dans une foulée :
La phase d’appui qui aboutit à la propulsion est découpée en trois temps :
- L'amortissement : les groupes musculaires encore tendus s’allongent afin de gérer les articulations. Ainsi le cheval peut absorber les chocs provoqués par la battue.
Ensuite, il fléchit le genou par le dosage du muscle quadriceps fémoral. Alors que l’effondrement du jarret et du boulet est rendu impossible par la tension du fléchisseur superficiel du doigt. Ceci donne une souplesse relative à ce système qui concourt à l’amortissement.
Le soutènement et la propulsion augmentent leur efficacité en puissance et détente grâce à l’allongement des muscles lors de l’amortissement.
Les articulations sont maintenues par l’extension des muscles (fessier moyen et fémoraux caudaux) qui agissent lors du soutènement.
Amortissement = contrôle de la fermeture des angles articulaires et contraction excentrique
Epaule : muscle supra-épineux
Coude : muscle triceps brachial
Limite descente boulet : muscles fléchisseurs de l’avant-bras
- Le soutènement : les muscles permettent de soutenir le poids du corps dynamisé par la vitesse du déplacement. Ainsi le jarret et le boulet sont soutenus par la tension du fléchisseur superficiel.
Soutènement = continuité de l’amortissement et rétraction active du membre
Amortissement : contraction excentrique
Rétraction du membre : muscle grand dorsal, pectoral ascendant muscle trapèze, rhomboïde
- La propulsion :
l’amortissement et le soutènement vont servir à concentrer une énergie qui va se libérer dans la contraction concentrique (raccourcissement) des groupes musculaires.
Cela va déclencher l’ouverture violente de toutes les articulations. Ce qui permet à la propulsion de se produire par l’extension puissante de la hanche à l’aide du muscle fessier moyen et des muscles fémoraux caudaux.
Propulsion = ouvertures articulaires contractions concentriques restitution de l’énergie emmagasinée
Épaule : muscle supra-épineux
Coude : muscles triceps
Carpe, boulet et IP: muscles fléchisseurs de l’avant-bras
On remarque le travail des muscles qui s’allongent lors de l’amortissement pour se raccourcir pendant la propulsion.
Rappel :
Abduction : les muscles qui se contractent ont pour effet de tirer le membre vers l’arrière.
Adduction : les muscles qui se contractent ont pour effet de tirer le membre vers l’intérieur.
Post écrit par Sophie P.
le 15 avril 2020 MAJ 27/02/2023
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